| PÉRENNE, adj. Littér. Qui dure toujours, qui dure depuis très longtemps. Synon. durable, permanent, perpétuel.Le premier des journaux anglais, le roi des journaux du matin, qui domine toute la presse de sa masse imposante et pérenne, c'est le Times (Morand, Londres,1933, p. 272).Ou bien il faut gloser, minimiser arbitrairement l'Évangile. Ou bien nous devons admettre la réalité de ces effets, non pas comme transitoire et passée, mais comme pérenne et actuellement vraie (Teilhard de Ch., Milieu divin,1955, p. 169).− Spéc. Qui dure toute l'année. ♦ BOT. [En parlant de végétaux, du feuillage des arbres] Anton. caduc, saisonnier.C'est à la faveur de cette longue élaboration que se concentrent dans le fruit les sucs que, par ses longues racines, par son feuillage pérenne, l'olivier emprunte à l'air et au sol (Vidal de La Bl., Princ. géogr. hum.,1921, p. 135): On croit généralement avoir tout dit lorsqu'on a remarqué que ce sont des végétaux ligneux et pérennes. Cette affirmation, d'ailleurs parfaitement exacte, indique suffisamment que la culture de la vigne doit obéir à d'autres règles que celles des plantes annuelles ou bisannuelles : blé, betterave...
Levadoux, Vigne,1961, p. 22. ♦ ZOOL. [En parlant d'espèces qui occupent toute l'année le même habitat] L'évolution faunique annuelle avec des espèces de printemps, d'été, d'automne et des espèces pérennes (Hist. gén. sc.,t. 3, vol. 2, 1964, p. 684). ♦ HYDROL. [En parlant d'une source, d'un puits] Qui ne tarit pas, même en saison sèche. Anton. intermittent, temporaire.Dans les petites vallées des landes de Gascogne, on creuse des puits pérennes qui retiennent l'eau (Bourde, Trav. publ.,1929, p. 209). REM. 1. Pérennel, -elle, adj.a) Vx et littér. [En parlant de Dieu, d'une déité ou de sa manifestation] Éternel. Synon. perdurable.Quand donc le temps, cessant sa fuite, laissera-t-il que cet écoulement se repose? Formes, formes divines et pérennelles! qui n'attendez que le repos pour reparaître (Gide, Traité Narcisse,1891, p. 7).b) Bot. Qui dure toute l'année. Synon. pérenne.Floraison pérennelle. Et c'est pourquoi, indépendant des saisons, (...) le pin montre un feuillage pérennel (Claudel, Connaiss. Est,1907, p. 80). 2. Pérennibranche(s),(Pérennibranche, Pérennibranches) adj. et subst. masc. plur.,zool. (Ordre de Batraciens) dont les branchies persistent toute la vie. Ainsi les pérennibranches adultes ressemblent aux larves de tritons; les insectes adultes, aux larves de myriapodes (Cuénot, J. Rostand, Introd. génét.,1936, p. 67). Prononc. : [peʀ
εn]. Étymol. et Hist. 1588 (Montaigne, Essais, III, 2, éd. P. Villey et V.-L. Saulnier, t. 2, p. 804 et III, 6, ibid., p. 914). Empr. au lat. perennis, -e « qui dure toute l'année, permanent, durable » DÉR. Pérennant, -ante, adj.,bot. Qui dure toute l'année, qui peut devenir vivace. Mais il y a de nombreuses Graminées pérennantes (...) qui auront passé l'hiver dans leurs tissus (Plantefol, Bot. et biol. végét.,t. 2, 1931, p. 147).La biologie propre des espèces algales (espèces annuelles ou pérennantes) intervient aussi (J.-M. Pérès, Vie océan,1966, p. 90).− [peʀ
εn(n)ɑ
̃], fém. [-ɑ
̃:t]. − 1reattest. 1903 (Nouv. Lar. ill.); de pérenne, dés. -ant du part. prés. adj. d'un verbe *pérenner. |