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PYRRHONISME, subst. masc.
A. − PHILOS. Doctrine de Pyrrhon, qui, entre les dogmatiques prétendant qu'il y a une vérité absolue et les sophistes qui le niaient, préférait que le philosophe s'abstienne; scepticisme philosophique. Il faudrait dès lors, sans aucune discussion, adopter le pyrrhonisme le plus radical, et dire avec ce grec « qu'on ne sait pas même que l'on ne sait rien » (Cournot, Fond. connaiss., 1851, p. 131).Huet, dans son traité De la faiblesse de l'esprit humain (...), fit de grandes concessions au pyrrhonisme. Il accordait bien que l'homme a quelque pouvoir de parvenir à la vérité, mais il lui refusait le pouvoir d'arriver à la pleine certitude par les seules forces de la raison (Théol. cath.t. 4, 11920, p. 807).
B. − P. ext. Tendance à douter de tout; scepticisme radical. Pyrrhonisme en matière de religion (Ac.). Dès qu'on veut que toutes les croyances reposent sur des démonstrations, l'on est directement conduit au pyrrhonisme (Lamennais, Indifférence, t. 2, 1817-23, p. 84).Cette absurde théorie du pyrrhonisme historique (Comte, Philos. posit., t. 4, 1839-42, p. 330).
REM.
Pyrrhoniser, verbe intrans.Avoir tendance à douter de tout, être pyrrhonien. L'illustre Poincaré (...) fait voir ici ensemble le vieil homme et l'enfant. Souvent il se trouve au point mort, et pyrrhonise alors assez bien; mais promptement il retrouve le mouvement d'inventer et l'on voit revivre Thalès, Galilée, Newton (Alain, Propos, 1924, p. 607).
Prononc. et Orth.: [piʀ ɔnism̭]. Ac. 1718, 1740: py-; 1762: pi-, py-; 1798-1878: pi- voyez py-; 1935: py-. Étymol. et Hist. 1580 « doctrine de Pyrrhon » (Montaigne, Essais, II, 12, éd. P. Villey et V. L. Saulnier, p. 578). Dér. du nom de Pyrrhon, v. pyrrhonien; suff. -isme*. Fréq. abs. littér.: 34.