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PYRAMIDAL, -ALE, -AUX, adj.
A. − Qui tient de la pyramide; qui a ou évoque la forme d'une pyramide. Le village indien de Stico, avec ses tombes pyramidales et ses huttes en ruines, se montroit à notre gauche, au détour d'un promontoire (Chateaubr., Génie, t. 2, 1803, p. 210).Un vieux piano supportait, sous un baromètre, un tas pyramidal de boîtes et de cartons (Flaub., Cœur simple, 1877, p. 4):
La pyramide est le signe de la mort. Bien clairement par sa forme qui est celle des montagnes. Laissez agir la pesanteur, et le tas de pierres se disposera selon la forme pyramidale. Cette forme est donc le tombeau de tout édifice; mais l'effrayant est que l'architecte a bâti volontairement selon la mort, cherchant la durée par là, comme si la vie était une courte perturbation... Alain, Propos, 1923, p. 474.
− Au fig. Dont la formation, la structure évoquent la forme de la pyramide. Mais l'aristocratie pyramidale qui administre l'État dans les monarchies a des caractères particuliers (J. de Maistre, Souveraineté, 1821, p. 432).La seconde raison, c'est que la désignation d'un tel ennemi, unique, centralisé, pyramidal, justifie la primauté d'un parti de même force (unique, centralisé, pyramidal) pour s'y opposer et fait des nationalisations la condition nécessaire et suffisante du socialisme, indépendamment du projet auquel elles sont supposées servir (Le Nouvel Observateur, 27 sept. 1976, p. 45, col. 2).
B. − P. anal.
1. ANATOMIE
♦ Muscle pyramidal de l'abdomen. ,,Petit muscle aplati situé à la partie inférieure de la paroi abdominale antérieure`` (Méd. Biol. t. 2 1971).
♦ Faisceau pyramidal. ,,Groupement de fibres nerveuses provenant de la zone motrice de l'écorce cérébrale dont les cellules (ou neurones) ont la forme de pyramides`` (Lar. Méd. t. 3 1972).
♦ Os pyramidal. ,,Troisième os de la première rangée du carpe`` (Lar. Méd. t. 3 1972).
2. NEUROL. Syndrome pyramidal. ,,Ensemble des manifestations imputables à la souffrance des voies pyramidales c'est-à-dire des voies de la motricité volontaire`` (Lar. Méd. t. 3 1972).
C. − Au fig., vieilli. [Superl. hyperbolique à la mode vers 1820-1830] Extraordinaire par sa grandeur ou par son importance. Synon. colossal, énorme, monumental, phénoménal.Nous attendrons le succès pyramidal que la Dame Blanche aura sans doute à Naples, à Pétersbourg, Vienne, Berlin, Milan, Lisbonne, etc. (Stendhal, Notes dilett., 1823, p. 381).Oui! oui! une orgie pyramidale! phénoménale, crièrent tous les drôles à la fois (Gautier, Jeunes-Fr., 1833, p. 222).Voilà pourquoi, messieurs, il me semble qu'une réputation colossale et pyramidale jetée au milieu de la chambre... (Scribe, Camaraderie, 1837, ii, 8, p. 283).
REM.
Pyramidalement, adv.a) En forme de pyramide. Je caresse de la main ses jeunes membres lisses [d'un olivier], ses articulations où s'étale une mousse de rouille claire, sa ramure aplatie qui ne s'étage pas pyramidalement, pour l'effet (Arnoux, Rhône, 1944, p. 220).b) Au fig., vieilli. Énormément, extraordinairement. J'en ai connu [des femmes], comme toi, de pyramidalement vertueuses (Borel, Champavert, 1833, p. 169).Le bourgeois de Rouen est toujours quelque chose de gigantesquement assommant et de pyramidalement bête (Flaub., Corresp., 1847, p. 11).
Prononc. et Orth.: [piʀamidal], plur. masc. [-o]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. Mil. xiiies. fourme piramidale « en forme de pyramide » (De Arte venandi de l'Empereur Frédéric, éd. G. Holmér, 21, 8, p. 80); d'où 2. 1806 fig. pyramidal (E. Géraud, Un Homme de lettres sous l'Empire et la Restauration, p. 34 ds Quem. DDL t. 21). Empr. au b. lat.pyramidalis « id. », dér. de pyramis, -idis, v. pyramide. Fréq. abs. littér.: 172. Bbg. Darm. 1877, p. 86. − Mat. Louis-Philippe, 1951, p. 72, 73, 241. − Quem. DDL t. 14, 21; 3 (s.v. pyramidalement).