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PUTRESCIBLE, adj.
Qui peut se putréfier. Quoiqu'il ne possédât pas un visage humain, il me paraissait beau comme les deux longs filaments (...) d'un insecte (...); et surtout, comme un liquide éminemment putrescible! (Lautréam., Chants Maldoror, 1869, p. 291).Si d'ailleurs les animalcules dérivaient de germes présents dans les corps putrescibles, tous ces corps devraient donner des animalcules de mêmes sortes. Or, tout à l'inverse, la nature du corps putrescible influe grandement sur la composition de la faune microscopique qui en dérive (J. Rostand, Genèse vie, 1943, p. 87).Ce fut Pasteur qui en donna l'explication scientifique par ses célèbres expériences sur les microbes de l'air, qui le conduisirent à réfuter la doctrine de la génération spontanée et à poser les lois de la stérilisation des matières putrescibles par la chaleur, c'est-à-dire la destruction des microbes, auteurs de cette putréfaction (Brunerie, Industr. alim., 1949, p. 86).
− Au fig. Susceptible de pousser à la corruption. Et du haut du péché des âmes corruptibles. Et du haut de la treille un pampre périssable. Et du haut de l'orgueil l'envie impérissable. Et du haut de l'amour des haines putrescibles (Péguy, Ève, 1913, p. 717).
Prononc. et Orth.: [pytʀesibl̥], [-εs(s)i-]. Att. ds Ac. dep. 1878. Étymol. et Hist. Ca 1390 superfluitez putrescibles (Evrart de Conty, Probl. d'Ar., Richel. 210, f o22 r ods Gdf.). Empr. au b. lat.putrescibilis « sujet à la corruption », dér. de putrescere, v. putrescent. Fréq. abs. littér.: 12.
DÉR.
Putrescibilité, subst. fém.Caractère de ce qui est putrescible. P. métaph. Qui dit couvent dit marais. Leur putrescibilité est évidente, leur stagnation est malsaine, leur fermentation enfièvre les peuples et les étiole (Hugo, Misér., t. 1, 1862, p. 615).− [putʀesibilite], [-εs(s)i-]. − 1resattest. a) 1765 « qualité de ce qui est putrescible » (Encyclop. t. 13, s.v. putrefaction: la putrescibilité du sel marin), b) 1862 « caractère de ce qui est capable de se vicier » (Hugo, loc. cit.); dér. sav. de putrescible, suff. -ité, v. -té.
BBG. − Quem. DDL t. 17.