| PUNCH1, subst. masc. GASTR. Boisson alcoolisée, flambée ou non, à base de rhum, de gin, de liqueur ou de vin mélangé à du thé, à une infusion, à des jus de fruits, à du lait ou à de l'eau, sucrée et parfumée au citron, à la cannelle. Punch antillais, martiniquais; punch chaud, flambé, froid, glacé; punch au rhum; bol, verre de punch; boire un punch; prendre du punch. C'est le Londres même de 1800, qui s'enrichit de toute la misère continentale, qui attire chez lui l'or de l'Europe, puis court à ses plaisirs; ou bien s'installe autour du grand bol à punch (Morand, Londres, 1933, p. 41):Punch à la Française. Mettez dans le même bol une bouteille de vieux rhum de la Jamaïque, avec deux livres de sucre royal et concassé, faites-y prendre le feu et agitez le sucre avec une spatule afin qu'il se caramélise en brûlant avec le rhum; après diminution d'un tiers du liquide, mélangez dans le même bol avec ce rhum quatre pintes de thé Sou-Chong, qui doit être bouillant, joignez-y le suc de huit citrons et de douze oranges bien mûres.
Gdes heures cuis. fr., A. Dumas, 1872, p. 176. ♦ En compos. Punch-cocktail. Le Rhum A Punch Spécial Punch-cocktails (Publicité L'Express, 16 mai 1981, p. 61). − P. méton. Réunion, cocktail au cours duquel on offre du punch à ses invités. Punch d'honneur. Est-ce qu'en son absence les Tarasconnais ne s'étaient pas avisés d'organiser un punch d'adieu par souscription pour les lapins qui allaient partir! (A. Daudet, Contes lundi, 1873, p. 81).Il retournait volontiers chez les MM. Descambos, et, la veille de son départ, il offrit un punch à tout le comptoir (Flaub., Bouvard, t. 1, 1880, p. 16). REM. Ponce, subst. fém.,var. région. (Canada). Certaines ponces contiennent parfois plus d'alcool que d'autres ingrédients (Dubuc.-Boul.Québéc.1983, p. 146). Prononc. et Orth.: [pɔ
̃:ʃ]. Homogr. punch2. Ac. 1762: ponche; 1798: punch, ponche; dep. 1835: punch; Littré: punch, ponche ,,on l'a d'abord fait féminin et écrit ponche``; Rob., Lar. Lang. fr.: punch. Plur. des punchs (Rob. 1985). Prop. Catach-Golf. Orth. Lexicogr. 1971, p. 290: un ponch, plur. des ponchs. Étymol. et Hist. 1. [1653 Bolleponge est un mot anglois (Boullaye-Le-Gouz, Voyages, 516 ds Bonn., p. 112) v. bol2étymol.]; 1674 Punch ([H. Justel], Rec. de divers voyages faits en Afrique et en l'Amérique, 55 ds Höfler Anglic.); 1688 ponche (M. J. de La Courbe, Premier voyage... fait a la coste d'Afrique en 1685, v. 1688, p.p. P. Cultru, 1913, 199, ibid.); 2. 1837 « réunion, réception où l'on boit du punch » (Barb. d'Aurev. Memor. 1, p. 154). Empr. à l'angl.punch, prob. simultanément dans la région des Antilles et sur les côtes d'Afrique occidentale, avec notamment une francisation sous la forme ponche qui ne peut être considérée comme exclusive des récits se rapportant à une seule de ces deux régions (cf. König, pp. 170 et sqq. et Arv., pp. 418 et sqq.). L'angl. punch att. dep. 1632 serait, selon le voyageur britannique de la fin du xviies. J. Fryer, empr. au marathe ou hindi pānch « cinq », cette boisson étant composée de cinq ingrédients à l'origine; toutefois, cette dernière affirmation n'est pas certaine et le passage de panch à l'angl. punch fait difficulté du point de vue phonét. (NED, Klein Etymol., v. aussi König, pp. 170 et sqq. et Arv., pp. 418 et sqq.). Bbg. Boulan 1934, pp. 100-101; p. 118. − Quem. DDL t. 5, 6, 9, 21. |