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PULMONAIRE, adj. et subst. fém.
I. − Adj., MÉD.
A. − ANAT. Qui appartient, qui se rapporte au poumon. Alvéole, artère, cellule, lobe, parenchyme, tissu, vaisseau, veine pulmonaire; capacité, circulation, système, transpiration, ventilation pulmonaire. Ainsi la respiration pulmonaire ou branchiale est une fonction d'un troisième ordre, dont l'existence dépend de celle de la circulation, et qui est une suite éloignée des facultés qui caractérisent les animaux (Cuvier,Anat. comp., t. 1, 1805, p. 17).Pour récupérer l'excès de chaleur perdue par rayonnement et par évaporation pulmonaire et cutanée chez l'homme qui travaille, il est évident qu'il faut s'adresser aux substances ternaires (Macaigne,Précis hyg., 1911, p. 273).
En partic. Qui concerne le poumon, le diagnostic ou le traitement d'une maladie du poumon. Insufflation, examen pulmonaire. L'examen clinique sera complété par la recherche d'antécédents tuberculeux, par la pratique d'une radiographie pulmonaire, d'une urographie si l'on soupçonne un foyer urinaire (Quillet Méd.1965, p. 361).
B. − PATHOL. Qui affecte, qui atteint le poumon. Abcès, artérite, catarrhe, embolie, fibrose, hémorragie, peste, phtisie, tuberculose pulmonaire; complication, infection, insuffisance, lésion, trouble pulmonaire. Malade depuis quelques jours, elle a été emportée avant-hier soir par une soudaine attaque de congestion pulmonaire... On l'a enterrée ce matin (Mirbeau,Journal femme ch., 1900, p. 266).C'est ainsi, dit Hutinel, que s'expliquent (...) pour les cas graves, les broncho-pneumonies, les lésions de gangrène pulmonaire que l'on observe quelquefois à l'autopsie (Calmette,Infection bacill. et tubercul., 1920, p. 162).L'œdème pulmonaire, qui est fréquent, je crois, chez ceux qui ont été atteints par des gaz suffocants, est extrêmement rare chez les ypérités. C'est encore une chance... Et puis, les séquelles pulmonaires dues à l'ypérite sont plus rares (Martin du G.,Thib., Épil., 1940, p. 888).
Empl. adj. et subst. (Celui, celle) qui est atteint(e) d'une maladie des poumons, en partic. de tuberculose. Synon. vieillis poitrinaire, pulmonique.Nous causons de Rose, de cette malheureuse organisation de pulmonaire et d'hystérique, qui ne pouvait placer son bonheur, son amour, son amitié, son dévouement dans les conditions raisonnables de la vie (Goncourt,Journal, 1862, p. 1121).Dans les formes sèches il ne se produit pas d'exsudat, mais les lésions sont les mêmes. Elles accompagnent souvent les poussées de spléno-pneumonie corticale qui sont assez fréquentes chez les tuberculeux pulmonaires (Calmette,Infection bacill. et tubercul., 1920, p. 178).
En compos. Uni-pulmonaire. (Personne) dont un seul poumon fonctionne. Rodolphe Rey est venu me chercher pendant que j'étais aux orgues. J'aurai du plaisir à le revoir, ce publiciste enjoué quoique uni-pulmonaire (Amiel,Journal, 1866, p. 347).
II. − Subst. fém., BOT.
A. − Genre de plantes herbacées, vivaces, à floraison précoce dont certaines espèces étaient utilisées autrefois pour guérir les maladies du poumon. Pulmonaire officinale. Dans les bois, vous trouverez la pulmonaire dont la fleur est violette et vin, la feuille vert-de-gris, tachée de blanc, poilue et très rugueuse (Jammes,De l'angélus, 1898, p. 121).Les pulmonaires sont encore fermées, encore violettes, presque rouges (Genevoix,Marcheloup, 1934, p. 56).
B. − Empl. subst. ou en appos. Pulmonaire de chêne, lichen pulmonaire. ,,Lichen d'un vert jaunâtre et remarquable par les lacunes en réseau qu'offre sa surface`` (Littré-Robin 1865).
REM. 1.
-pulmonaire, élém. de compos.entrant dans la constr. d'adj. du vocab. sav., spécifiant la localisation anatomique d'un système organique ou d'une atteinte pathol.a)
Broncho-pulmonaire. Qui se rapporte aux bronches et aux poumons. Rhumatismes infectieux d'origine broncho-pulmonaire (Ravault, Vignon,Rhumatol., 1956, p. 570).
b)
Cardio-pulmonaire. Qui se rapporte, qui appartient au cœur et aux poumons. L'aération exige une vie mouvementée, et toutes les conditions qui favorisent le travail cardio-pulmonaire (Mounier,Traité caract., 1946, p. 186).
c)
Ganglio-pulmonaire. Qui se rapporte aux ganglions et aux poumons. Elles succèdent à d'autres localisations péritonéales, intestinales, ganglio-pulmonaires ou pleurales par exemple (Calmette,Infection bacill. et tubercul., 1920, p. 189).
d)
Pleuro-pulmonaire. Qui se rapporte à la plèvre et aux poumons. Grâce à cette précision sémiologique et à la confrontation anatomo-clinique, il [Laennec] a établi les cadres nosologiques de toute la pathologie pleuro-pulmonaire (Bariéty, Coury,Hist. méd., 1963, p. 603).
2.
Pulmoneux, -euse, pulmonien, -ienne, adj.,hapax, synon. de pulmonaire (supra I).Louis-Philippe des Cigales est affligé d'une constriction des poumons, des muscles pulmonaires, des nerfs pulmoneux, des canaux pulmoniques, des vaisseaux pulmoniens, c'est une espèce d'étouffement (Queneau,Loin Rueil, 1944, p. 22).
Prononc. et Orth.: [pylmɔnε:ʀ]. Att. ds Ac. dep. 1762. Étymol. et Hist. 1. Bot. xves. subst. fém. (Grant herbier, p. 108 ds Gdf. Compl.); 1572 (Pelletier Du Mans, La Savoye, III, p. 68); 2. a) 1585 affection pulmonaire (P. Thevenin, La Sepmaine de G. de Saluste, p. 167); b) 1675 « qui appartient aux poumons (artère, veine) » (Barles, Nouvelles découvertes sur toutes les parties principales de l'homme et de la femme, t. 1, p. 243 ds Brunot t. 6, p. 612). Empr. au lat.pulmonarius « pulmonique » et à basse époque pulmonaria radicula « pulmonaire (bot.) », dér. de pulmo « poumon ». Les taches livides éparses sur les feuilles de la pulmonaire (à feuilles étroites) avaient été comparées par les anciens à celles du poumon et avaient fait soupçonner que la plante pouvait être favorable dans les maladies de cet organe. Fréq. abs. littér.: 267. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 906, b) 71; xxes.: a) 120, b) 251.