| PULLULATION, subst. fém. A. − 1. Fait d'être en abondance, ou de se multiplier en grand nombre, rapidement et hors de tout contrôle. Synon. foisonnement, prolifération, pullulement; anton. disparition.Il verra les transformations subies par ses parterres et la pullulation des statues placées çà et là au petit bonheur (Barrès, Cahiers, t. 10, 1913, p. 129).Dans la pullulation des artistes arrachés à l'architecture (...) quelques-uns s'enfoncent sans détours en des recherches sensuelles charmantes (Faure, Espr. formes, 1927, p. 257).C'est une pullulation d'inventeurs qui apparaît comme nécessaire (Schaeffer, Rech. mus. concr., 1952, p. 156). 2. Capacité à se reproduire, à procréer. Synon. prolifération, foisonnement.Le « rhizomorphe », dont la pullulation est sans limites dans certaines mines, resplendit de tels éclats que les voûtes en sont illuminées (Pesquidoux, Chez nous, 1921, p. 163). − MÉD. Synon. de prolifération.Il semble que, dans certains cas, la piqûre d'une Tsé-tsé infectieuse produise localement des accidents, dus probablement à la pullulation des parasites sur place (Brumpt, Parasitol., 1910, p. 123).Toujours virulents, plus armés que le gonocoque, (...) les microbes associés continuent leur pullulation profonde (Hudelods Nouv. Traité Méd.fasc. 1 1926, p. 486). B. − Objets, choses (ensemble d'objets, de choses) qui existent en abondance ou qui se multiplient rapidement, en grand nombre et hors de tout contrôle. Synon. foisonnement, grouillement.Ce journal est une de ces pullulations, non de l'esprit catholique et religieux, mais de l'esprit de sacristie (M. de Guérin, Corresp., 1834, p. 148).[Le bûcheron] attendait, les yeux fixés sur la pullulation lointaine qui augmentait toujours (La Varende, Homme aux gants, 1943, p. 27): Alors, il y a des épanouissements, des pullulations insoupçonnées. Certains soirs de mai, j'ai vu venir des îles lagunaires comme des radeaux à l'ancre, des vols de papillons si denses qu'on aurait dit des brassées et des brassées de fleurs transportées par la mousson.
Pesquidoux, Livre raison, 1932, p. 105. Prononc. et Orth.: [pylylasjɔ
̃]. Att. ds Ac. dep. 1878. Étymol. et Hist. a) 1566 « action de pulluler » (Michel de Nostre-Dame, Les Propheties, p. 115); b) 1758 (en parlant d'animaux) (Buffon, Hist. naturelle, Quadrupèdes, t. 7, p. 281); c) 1869 pathol. (Littré). Dér. de pulluler*; suff. -(at)ion*; cf. b. lat. pullulatio « croissance des végétaux » et au plur. « les rejetons ». Bbg. Gohin 1903, p. 267. |