| PUBLICAIN, subst. masc. A. − ANTIQ. ROMAINE. Toute personne (chevalier, homme libre non chevalier, affranchi ou esclave) qui, en association avec d'autres, prenait à ferme la levée de l'impôt et la perception des droits de douane. On pouvait faire le négoce dans Rome, qui devenait déjà l'une des premières places de commerce du monde. On pouvait entrer dans les compagnies de publicains, c'est-à-dire prendre part aux énormes bénéfices que procurait la perception des impôts (Fustel de Coul.,Cité antique, 1864, p. 504).Les publicains qui sont comme qui dirait les percepteurs. Et qui ne sont pas pour ça des hommes plus mauvais que les autres (Péguy,Myst. charité, 1910, p. 97): 1. En Asie, les chevaliers et les publicains exerçaient les mêmes exactions depuis le départ de Lucullus qui les avait contenus; usures, violences, outrages, hommes libres enlevés pour l'esclavage, tous les mêmes abus avaient recommencé...
Michelet,Hist. romaine, t. 2, 1831, p. 189. B. − RELIG. [P. réf. à La Parabole du Pharisien et du Publicain (Évangile de St Luc (18))] Collecteur subalterne juif, au service de l'occupant romain, détesté par la population locale: 2. « Deux hommes montèrent au temple pour prier », commença l'abbé d'une voix songeuse. L'un était pharisien et l'autre publicain. Le pharisien, se tenant debout, faisait cette prière en lui-même: « Mon Dieu, je vous rends grâce de ce que je ne suis pas comme le reste des hommes. Je jeûne deux fois la semaine et je distribue aux pauvres le dixième de mon bien. » Le publicain, de son côté, se tenant à l'écart, n'osait pas lever les yeux vers le ciel, mais se frappait la poitrine, disant: « Mon Dieu, ayez pitié de moi, car je ne suis qu'un pécheur. »
Martin du G.,Thib., Pénitenc., 1922, p. 732. − P. iron., au fém. Elle a déjà, certainement, répandu des actions de grâces très abondantes et remercié le Seigneur de n'être pas une publicaine (Bloy,Femme pauvre, 1897, p. 280). Prononc. et Orth.: [pyblikε
̃]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. Fin du xiies. antiq. romaine (Sermons de S. Grégoire sur Ezéchiel, 52, 24 ds T.-L.). Empr. au lat.publicanus « fermier de l'État, fermier d'un impôt public », dér. de publicus, v. public1. Fréq. abs. littér.: 94. |