| * Dans l'article "PSYCHOLOGIQUE,, adj." PSYCHOLOGIQUE, adj. A.− Qui appartient à la psychologie (v. ce mot A), qui en relève. L'homme est (...) sensation-sentiment-connaissance indivisiblement unis. Voilà la définition psychologique de l'homme (P. Leroux, Humanité,1840, p. 157).V. psychosociologique dér. s.v. psychosociologie ex. de Delay, psychosociologique dér. s.v. psychosociologie ex. de Traité sociol. : 1. Freud a introduit définitivement l'histoire de la personne dans la psychologie contemporaine (...). Il est seulement regrettable qu'une fois de plus la révolution psychologique nécessaire soit due à un psychiatre, formé par un accident historique, dans un étroit déterminisme.
Mounier, Traité caract.,1946, p. 36. − En partic. Qui porte sur le psychisme, qui le concerne. Méthodes d'investigation psychologique de Freud, où il y a des découvertes géniales (Maritain, Human. intégr.,1936, p. 37).V. analyse ex. 14 : 2. Il aimait à s'analyser, et, depuis ces dernières années, il s'observait même avec passion; mais par pure curiosité psychologique : rien n'était plus contraire à son tempérament que de se décerner des bons ou des mauvais points.
Martin du G., Thib.,Consult., 1928, p. 1122. SYNT. Analyse, description, effet, étude, expérience, explication, médication, observation, tests psychologique(s); médecine psychologique (synon. médecine* psychosomatique). B.− Qui appartient au psychisme, à son activité, qui le concerne. Synon. mental, psychique; anton. organique, physiologique, physique, somatique.Le roman américain (...) refuse l'analyse, la recherche d'un ressort psychologique fondamental qui expliquerait et résumerait la conduite d'un personnage (Camus, Homme rév.,1951, p. 327).Le phénoménologue ne saurait méconnaître la réalité psychologique profonde des processus de sublimation si longuement étudiés par la psychanalyse (Bachelard, Poét. espace,1957, p. 13).V. analyse ex. 17, conscience ex. 7, équation ex. 3, inconscient ex. 8, psychogénèse A 1 ex. de Porot 1965, psychologie A 1 ex. de Mounier et B 2 ex. de Mounier. SYNT. Activité, déterminisme, développement, difficulté(s), domaine, état, événement(s), évolution, fait(s), fonction(s), force, mécanisme(s), phénomène(s), problème(s), processus, santé, tension(s), vie psychologique(s). ♦ Atomisme* psychologique. ♦ Conscience* psychologique. − En partic. ♦ Qui agit sur le psychisme, qui vise à agir sur lui (en utilisant les connaissances, les techniques de la psychologie). Il faudra bien qu'elle m'aime (...)! Le tout est de faire sortir l'étincelle (...) Je trouverai le moyen psychologique, je vous le garantis! (Pailleron, Étincelle,1879, 7, p. 30).Qu'il s'agisse de faire acheter le savon ou d'obtenir le bulletin de vote, il n'y a pas une technique psychologique qui ne soit à base de mépris de l'acheteur ou du votant (Malraux, Conquér.,1949, postf., p. 175).V. inconscient ex. 9.Action psychologique. Ensemble des techniques et des méthodes visant à modifier la manière de penser, de réagir d'une population donnée. De la musique et des slogans. Les paras (...) appliquent les règles d'action psychologique apprises en Indochine (Y. Courrière, La Guerre d'Algérie en images,Paris, Fayard, 1972, p. 83).Guerre psychologique. Synon. de guerre des nerfs.V. guerre B 1. ♦ Qui correspond à la perception, à la disposition personnelle d'une personne et non à la réalité. Synon. subjectif; anton. objectif.Espace, temps psychologique. L'astronome prédit une éclipse de lune (...). Il ordonne au temps d'aller dix fois, cent fois, mille fois plus vite (...). C'est pourquoi, dans une durée psychologique de quelques secondes, il pourra faire tenir plusieurs années, plusieurs siècles même de temps astronomique (Bergson, Essai donn. imm.,1889, p. 151).Pourquoi les femmes confondent-elles toujours l'heure du départ avec l'heure d'arrivée? (...) elles ont l'heure psychologique et non celle de l'Observatoire (Morand, Homme pressé,1941, p. 193).V. crocheteur ex. de Bachelard. ♦ Moment* psychologique. − Empl. subst. masc. sing. à valeur de neutre, littér. Domaine du psychisme, de son activité.Contradiction (...) que j'ai toujours sentie entre la sphère du moral et la sphère du psychologique (Du Bos, Journal,1926, p. 106).Franchissant (...) l'abîme qui sépare, au regard du philosophe, le physiologique du psychologique, je dirai que l'excès, s'il conduit parfois à l'écœurement, mène aussi souvent à l'amour (Duhamel, Notaire Havre,1933, p. 170). C.− Qui relève de la connaissance du comportement, des pensées, des sentiments humains, de l'aptitude à les connaître. Erreur, finesse, flair, perspicacité, sens, vérité psychologique; raffinements psychologiques. Ce passage (...) de Locke (...) témoigne d'un véritable talent d'observation, d'une rare sagacité psychologique (Cousin, Hist. philos. XVIIIes.,1, 1829, p. 228).Il ne prend plaisir qu'à s'opposer. (...) De telles aberrations psychologiques sont le fait d'un bien piètre romancier (Gide, Journal,1948, p. 318). − [En parlant d'une manifestation de l'esprit hum.] Qui accorde une grande place à la description du comportement, des pensées, des sentiments humains. Littérature, roman, théâtre psychologique. Pour bien faire, je devrais chaque jour dicter ce journal religieux, et de préférence avant midi, chaque soir un journal psychologique où au contraire je dicterais sur un plan rien qu'humain (Du Bos, Journal,1928, p. 183).V. psychologie B 3 b ex. de Goncourt. REM. Psychologico-, élém. de compos.représentant l'adj. psychologique, entrant dans la constr. de qq. adj. a) Psychologico-métaphysique. Qui est à la fois psychologique et métaphysique. La lecture d'Endymion [de Keats] (...) m'a fait sentir l'infinie valeur psychologico-métaphysique des problèmes qui y sont abordés (Du Bos, Journal,1922, p. 206). b) Psychologico-moral, -ale, -aux. Qui est à la fois psychologique et moral. L'argument psychologico-moral, tiré de la conscience que nous avons (...) d'une loi morale qui s'impose à notre raison avec une autorité supérieure (Théol. cath.t. 4, 11920, p. 1108). c) Psychologico-musical, -ale, -aux. Qui est à la fois psychologique et musical. Tout ce morceau (...) est un passage de l'âme, d'un état d'esprit à un autre très différent. On pense aux tâtonnements récitatifs, qui précèdent, dans le dernier morceau de la Neuvième symphonie, l'entrée du motif de la joie. Mais ici, la transition psychologico-musicale est plus finement et exactement nuancée (Rolland, Beethoven,t. 1, 1937, p. 274). d) Psychologico-social, -ale, -aux. Qui est à la fois psychologique et social. Un homme peut-il s'évader d'un enchaînement psychologico-social pour se transporter dans un autre? (Philos., Relig., 1957, p. 34-3). Prononc. et Orth. : [psikɔlɔ
ʒik]. Att. ds Ac. dep. 1835. Étymol. et Hist. 1. 1780 « qui concerne la psychologie » (Encyclop. t. 35, p. 536a : Principes psychologiques des éclectiques); 1814 langue psychologique (Maine de Biran, Journal, p. 19); 1815 point de vue psychologique (Id., ibid, p. 86); 2. 1834 « qui a pour objet l'homme réel » (Balzac, E. Grandet, p. 122); 1852 flair psychologique (Flaub., Corresp., p. 22); 3. 1870 moment psychologique (Goncourt, Journal, p. 701). Dér. de psychologie*; suff. -ique*. Fréq. abs. littér. : 1803. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 682, b) 801; xxes. : a) 2 650, b) 5 062. DÉR. Psychologiquement, adv.a) D'une manière qui relève de la psychologie (supra A). Je suis à lire des œuvres d'imagination, au lieu d'analyser psychologiquement la fantaisie pour mes étudiants (Amiel, Journal,1866, p. 222).En rêve, Michel, pêche dans le sable « une multitude de princesses, éblouissantes de charmes et de parure » (...). Ce songe peut s'expliquer psychologiquement : il transpose (...) la scène de la veille, où Michel, sauvant une créature enlisée, reconnaît soudain la Fée aux Miettes (Béguin, Âme romant.,1939, p. 343).b) Du point de vue du psychisme, de son activité. Synon. mentalement, psychiquement; anton. physiquement.Être psychologiquement faible, fort. Certains critiques, psychologiquement aveugles (...) n'ont pas d'yeux pour le drame qui se déroule dans la pensée du créateur et du croyant (Rolland, Beethoven,t. 2, 1937, p. 375).L'homme est organiquement et psychologiquement fragile (Ricœur, Philos. volonté,1949, p. 253).− [psikɔlɔ
ʒikmɑ
̃]. − 1reattest. 1815 (Maine de Biran, op. cit., p. 68); de psychologique, suff. -ment2*. − Fréq. abs. littér. : 89. |