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PSYCHOLOGIE, subst. fém.
A.−
1. Science qui étudie les faits psychiques. En psychologie il n'y a pas de sentiments simples et (...) bien des découvertes dans le cœur de l'homme restent à faire (Gide, Journal,1918, p. 662).Freud (...) est le seul à avoir restauré en psychologie la dignité de l'événement : toute l'histoire psychologique est faite pour lui d'événements inacceptés ou non liquidés (Mounier, Traité caract.,1946, p. 113).V. behaviorisme ex. 3, éthologie ex., psychologie ex. 1, psychologisme ex. de Traité sociol., psychophysiologie ex. de Durkheim, psychophysiologique dér. s.v. psychophysiologie ex. de Birou 1966 :
1. Proust a fourni à la psychologie des documents infiniment précieux; il lui a apporté en grand nombre ce que les médecins appellent des observations bien faites, particulièrement neuves et aiguës. Benda, Fr. byz.,1945, p. 289.
SYNT. Psychologie classique, moderne, traditionnelle; psychologie appliquée, pure, théorique; laboratoire, méthodes, recherches, traité de psychologie.
2. En partic.
a) Vieilli. Partie de la philosophie qui étudie l'âme, ses facultés, son activité. La psychologie est-elle donc toute la philosophie? Et, à part de la psychologie, la philosophie générale n'a-t-elle pas aussi quelque axiome certain et indubitable à nous fournir? (P. Leroux, Humanité,1840, p. 137).La psychologie, que l'on s'est habitué à considérer comme la philosophie tout entière n'est après tout qu'une science comme une autre; peut-être n'est-ce pas même celle qui fournit les résultats les plus philosophiques (Renan, Avenir sc.,1890, p. 155).
Psychologie ontologique/philosophique/rationnelle. Science qui ,,cherche à partir des données expérimentales à répondre aux questions que se pose l'intelligence sur les activités de l'âme et leur finalité (...), l'union de l'âme avec le corps`` (Suavet 1963). Quand l'observation de l'esprit par lui-même a pour objet de découvrir, au delà des phénomènes, une réalité substantielle et permanente dont ceux-ci ne sont que la manifestation, elle constitue la psychologie ontologique, ou encore la psychologie rationnelle (Lal.1968).
b) [Toujours avec un déterm.] Science qui étudie des faits psychiques particuliers. Les nombreuses branches de la psychologie de l'expression (graphologie, stylistique, chirologie, étude de la démarche, de la poignée de main, etc...) (Mounier, Traité caract.,1946p. 37).V. psychométrique dér. s.v. psychométrie ex. de Lafon 1963, psychopédagogie ex. de Éduc. 1979 :
2. ... la psychologie du langage distingue en l'histoire de celui-ci une phase d'expression sensible, une phase d'expression intuitive et une phase d'expression conceptuelle... J. Vuillemin, Être et trav.,1949, p. 63.
SYNT. Psychologie criminelle, ethnique, humaine, linguistique (v. psycholinguistique), médicale, pathologique (v. psychopathologie), physiologique (v. psychophysiologie, psychophysique), religieuse, scolaire (v. psychopédagogie), sociale/sociologique (v. psychosociologie); psychologie de l'enfant, de l'adolescent, de l'adulte; psychologie des classes sociales, des foules, des peuples; psychologie de la conscience, des sensations, de la volonté; psychologie du travail.
Psychologie abyssale/analytique; psychologie de l'inconscient/ en profondeur/des profondeurs. Étude des faits psychiques latents, inconscients. Synon. psychanalyse.Si l'on compare le caractère d'un individu à une mélodie, la matière du caractère est l'instrument sur lequel il joue la mélodie. Ce sont ses diverses parties qui tombent sous la compétence de la psychologie analytique (Mounier, Traité caract.,1946p. 48).Ceux que la peur de la sexualité a laissés à la porte de la psychologie des profondeurs (Choisy, Psychanal.,1950, p. 27).
Psychologie collective*.
Psychologie comparée. Étude des différences psychiques; en partic. étude comparative des faits psychiques humains et animaux. Ce serait un chapitre de psychologie comparée aussi intéressant qu'inédit que celui qui noterait, étape par étape, la marche des différentes races européennes vers cette négation définitive de tous les efforts de tous les siècles (Bourget, Essais psychol.,1883, p. 10).V. intelligent ex. 9.
Psychologie génétique*. V. aussi psychogenèse.
Psychologie individuelle*.
Psychologie industrielle*.
Psychologie objective; psychologie de/du comportement/de réaction. Synon. de behaviorisme.Pavlov (...) fit une découverte capitale pour la psychologie objective, celle du réflexe conditionné (Hist. sc.,1957, p. 1670).
c) [Toujours avec un déterm.] Science qui étudie les faits psychiques selon une théorie particulière, avec une méthode particulière. Un examen psychiatrique, pour être complet, porte, avant tout, sur l'observation directe, par les procédés de psychologie clinique (Codet, Psychiatrie,1926, p. 11).V. dynamiste ex., introspectif ex., psychotechnique I ex. de Lafon 1963 :
3. C'était le défaut de la psychologie éclectique de donner de la réalité une image artificielle en distinguant des phases différentes dans le processus volontaire : délibération, décision, exécution. Ricœur, Philos. volonté,1949, p. 38.
SYNT. Psychologie associationniste, critique, descriptive, empirique/empiriste, évolutionniste, expérimentale (v. psychotechnique), historique, inductive, intellectualiste, intentionnelle, introspective/d'introspection, matérialiste, mathématique, mécaniste, phénoménologique, quantitative (v. psychométrie), rationnelle, réflexive.
Psychologie compréhensive*.
Psychologie dynamique*.
Psychologie de la forme. Synon. de gestalt-psychologie (s.v. gestalt).[La] psychologie de la forme (...) basée sur la conception du holisme (...) s'opposait à l'origine à la psychologie associationniste (Méd. Biol.t. 31972).V. forme ex. 54.
d) Science qui étudie les faits psychiques, en tant que matière d'enseignement. Chaire, études, licence de psychologie. Cette lecture [de Judith tuant Holopherne (Judith XIII 1-10)], faite par la meurtrière de Marat méditant son crime, avait été citée par un des professeurs de psychologie de Harvard comme un type de suggestion historique (Bourget, Actes suivent,1926, p. 123).
e) La psychologie de + n. propre. La théorie des faits psychiques propre à un auteur. La psychologie de Herder est riche en suggestions que les romantiques n'oublieront pas (Béguin, Âme romant.,1939, p. 57).
B.−
1. Connaissance du comportement, des pensées, des sentiments humains; aptitude à les connaître. Erreur de psychologie; avoir de la, faire preuve de, user de psychologie; être dénué de, manquer de psychologie. Olivier, de son côté, était choqué du manque de psychologie de Christophe; son aristocratie de vieille race intellectuelle souriait de la maladresse de cet esprit vigoureux, mais lourd (...) et qui était la dupe des autres et de soi (Rolland, J.-Chr.,Maison, 1909, p. 1008).Le rabatteur me surveillait du coin de l'œil. Ces gars-là ils ont de l'astuce, de la psychologie; ils ne gaffent pas souvent (Arnoux, Paris,1939, p. 192):
4. Son extraordinaire puissance d'investigation intérieure [de Bergson] lorsqu'elle porte sur son propre moi, et (...) son absence complète de psychologie à l'égard d'autrui qui à ses yeux reste toujours le non-moi... Du Bos, Journal,1922, p. 65.
Rare. [Le compl. du n., explicité ou non, désigne une manifestation de l'esprit hum.] « Sans contradiction, sans empêchement, sans scrupule », ces derniers mots de Malaval sont d'une psychologie beaucoup plus juste que les déclamations de Nicole (Bremond, Hist. sent. relig.,t. 4, 1920, p. 578):
5. Un verset me revint, dont j'avais toujours admiré la psychologie profonde, le trait de lumière projeté sur les rapports de la pensée et de l'action : « Et moi je vous dis que quiconque regarde une femme avec convoitise a déjà commis l'adultère avec elle dans son cœur ». Bourget, Sens mort,1915, p. 215.
2. Ensemble des manières de sentir, de penser, d'agir, caractéristiques d'une personne, d'un groupe ou d'un type de personnes ou d'un personnage de fiction. Synon. mentalité, psychisme.Psychologie du malade, du savant; analyser la psychologie féminine. Je ne fais plus rien (...). La psychologie de mes bonshommes me manque, j'attends, et je soupire (Flaub., Corresp.,1857, p. 244).La psychologie simple, rude, naïve du soldat (Thibaudet, Réflex. litt.,1936, p. 214).V. psychothérapie ex. de Porot 1960 :
6. Chacun peut noter des ressemblances psychologiques frappantes entre générateurs et engendrés, ainsi qu'entre consanguins. On a pu étudier des psychologies familiales : familles de mathématiciens comme les Bernoulli, de musiciens comme les Bach, famille de vagabonds ou de prostituées. Mounier, Traité caract.,1946, p. 53.
[P. méton.] Ensemble des sensations, des sentiments, des motivations qui accompagnent, qui caractérisent un acte, un événement, un phénomène. Psychologie de l'amour, d'un crime. Quand la France a disparu à mes yeux, derrière les îles d'Hyères, j'étais moins ému et moins pensant que les planches du bateau qui me portait. Voilà la psychologie de mon départ (Flaub., Corresp.,1853, p. 135):
7. Un bon peintre ne peindra plus Marius vainqueur des Cimbres ou l'assassinat du duc de Guise, parce que la psychologie de la victoire ou du meurtre est élémentaire et exceptionnelle. Et que le vacarme inutile d'un acte violent étouffe la voix plus profonde, mais hésitante et discrète, des êtres et des choses. Maeterl., Trésor humbles,1896, p. 165.
3.
a) Étude, description des manières de sentir, de penser, d'agir, caractéristiques d'une personne, d'un groupe ou d'un type de personnes ou d'un personnage de fiction. Si je fais jamais ce roman (...) sur la vie de théâtre, si je fais jamais la psychologie d'une actrice, il faut que l'idée dominante (...) soit le combat des instincts peuples (...) avec les (...) qualités congénitales d'un grand talent, d'un génie (Goncourt, Journal,1871, p. 797).Toute la psychologie bien faite d'une époque apporte une lumière sur la nature générale de l'homme (Thibaudet, Réflex. litt.,1936p. 61).
[P. méton.] Étude, description des sensations, des sentiments, des motivations qui accompagnent, qui caractérisent un acte, un événement, un phénomène. Mon client (...) a assassiné son patron dans un mouvement de colère qui me paraît incompréhensible. Voulez-vous me permettre de faire la psychologie de ce crime (...)? Vous jugerez ensuite (Maupass., Contes et nouv.,t. 1, Assass., 1887, p. 589):
8. Charrigaud avait (...) choisi le ridicule du snobisme (...). On pourrait faire toute une étonnante psychologie du snobisme avec les impressions, les traits, les profils serrés, les silhouettes étrangement dessinées et vivantes que son originalité renouvelait et prodiguait, sans jamais se lasser... Mirbeau, Journal femme ch.,1900, p. 191.
b) Manière de présenter, de décrire le comportement, les pensées, les sentiments humains, propre à un auteur ou à une œuvre littéraire. La psychologie de ces romanciers est singulière, mais courte. Ils n'ont pas la curiosité des situations nouvelles du cœur (Bourget, Nouv. Essais psychol.,1885, p. 193).Cet amour (...) ferait un joli roman psychologique, à la psychologie fabriquée avec les sentiments les plus délicats, les plus distingués, les plus chouettement purs (Goncourt, Journal,1890, p. 1199).
REM.
Psycho, subst. fém.,abrév. fam. Étudiant en psycho, licence de psycho. Allez, allez, vous pouvez en trouver des formules et en dicter des cours de psycho divisés en paragraphes! (Alain-Fournier, Corresp. [avec Rivière], 1906, p. 298).La médecine de notre époque, c'est dans le domaine psychique qu'elle fera son pas décisif (...) La psycho de l'enfance, à mon avis, n'en est qu'à ses débuts (Martin du G., Thib.,Été 14, 1936, p. 122).
Prononc. et Orth. : [psikɔlɔ ʒi]. Ac. 1762, 1798 : psycologie; dep. 1835 : -ch-. Étymol. et Hist. 1. 1588 (Taillepied, Psichologie ou traicté de l'apparition des esprits ds Gdf. Compl.); 2. 1690 « partie de la philosophie qui traite de l'âme, de ses facultés et de ses opérations » (Dionis, Anatomie de l'homme, 138 d'apr. FEW t. 9, p. 502a); 1765 psychologie empirique ou expérimentale (Encyclop. t. 13); 1851 psychologie scientifique (Cournot, Fond. connaiss., p. 548); 1866 psychologie individuelle (Amiel, Journal, p. 162); 1866 psychologie appliquée (Id., ibid., p. 229); 1914 psychologie génétique (G. Marcel, Journal, p. 21); 3. 1857 « connaissance empirique des sentiments d'autrui » (Flaub., Corresp., p. 244); 4. p. ext. 1887 (Maupass., loc. cit.); 5. 1916 « aptitude à prévoir les comportements » (Barbusse, Feu, p. 193 : Attends voir, Bec d'asticot, dit Tirette qui ne manque pas de psychologie). Empr. au lat. psychologia créé au xvies. à l'aide du gr. ψ υ χ η ́ « âme » et λ ο ́ γ ο ς « esprit », « discours », par Melanchton, humaniste et réformateur allemand [1497-1560] comme titre d'une conférence, mot utilisé aussi en 1579 par le philosophe allemand J.-T. Freigius (v. NED, s.v. psychology). Fréq. abs. littér. : 1 971. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 483, b) 801; xxes. : a) 2 438, b) 6 075.
DÉR.
Psychologiser, verbe,rare. a) Empl. intrans. Se livrer à une analyse, une réflexion psychologique. Nous avons psychologisé comme les fous, qui augmentent leur folie en s'efforçant de la comprendre (Baudel., Fanfarlo,1847, p. 535).Qu'il eût pu (...) reprendre assez de sang-froid pour psychologiser de la sorte, n'était-ce pas miraculeux? (Richepin, Cadet,1890, p. 160).b) Empl. trans. Donner une valeur, une explication psychologique (à quelque chose). Le système des relations veut constater empiriquement l'existence de la pensée, il sépare les significations des choses signifiées (...). Aussi « psychologise »-t-il les significations, les valeurs et la sympathie, en les privant de leur intentionnalité ontologique et en les réduisant à de simples intentions de conscience (J. Vuillemin, Être et trav.,1949, p. 127).En sa grande masse, la poésie est plus mêlée aux passions, plus psychologisée (Bachelard, Poét. espace,1957, p. 14). [psikɔlɔ ʒize]. 1reattest. 1847 (Baudel., loc. cit.); de psychologie, suff. -iser*.
BBG. − Dumas (G.), et collab. Nouv. traité de psychologie. Paris, P.U.F., 1948, 7 vol. − Moscato (M.), Wittwer (J.). La Psychologie du lang. Paris, P.U.F., 1981, 127 p. − Mueller (F. L.). Hist. de la psychologie. Paris, Payot, 1960. − Quem. DDL t. 21, 29. − Reuchlun (M.). Hist. de la psychologie. Paris, P.U.F., 1961.