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PSYCHANALYSE, subst. fém.
A.− MÉD., PSYCH., PSYCHOL.
1. Méthode de psychologie clinique fondée sur l'investigation des processus psychiques inconscients, mise au point par Freud : cette investigation. Données, découvertes de la psychanalyse. Une doctrine qui s'appelle la psychanalyse et qui explique les rêves (Queneau, Enf. du limon,1938, p. 157):
1. Mais se passe ceci de curieux et que seule la psychanalyse pourrait sans doute expliquer : il m'arrive de me tromper entre 16 et 18, de douter si je n'ai pas sauté le 17, de ne plus savoir précisément où j'en suis... Gide, Journal,1943, p. 190.
P. ext. Méthode d'investigation des processus psychiques conscients et inconscients développée à partir des découvertes de Freud ou de celles d'autres écoles. Sur les derniers progrès de la psychanalyse américaine j'avais tout à apprendre (Beauvoir, Mandarins,1954, p. 302).Du recoupement entre les trois grandes psychanalyses, celles de Freud, d'Adler et de Jung, il était possible de tirer des lumières infiniment pénétrantes sur l'inconscient de l'artiste (Huyghe, Dialog. avec visible,1955, p. 437).V. adlérien ex. 1.
2. P. méton. Examen, analyse de la personnalité ou traitement thérapeutique de certains troubles psychiques par cette méthode. Synon. analyse.Commencer, entreprendre, se soumettre à une psychanalyse. La psychanalyse (...) est (...) un moyen d'étendre le champ de conscience d'une volonté possible par dissolution des contractures affectives. Elle guérit par une victoire de la mémoire sur l'inconscient (Ricœur, Philos. volonté,1949, p. 361).Dans la psychanalyse classique l'analysé est couché sur le divan et il parle seul. L'analyste derrière lui est invisible et muet (Choisy, Psychanal.,1950, p. 205).
Psychanalyse contrôlée. ,,Psychanalyse conduite par un analyste en cours de formation et dont il rend compte périodiquement à un analyse expérimenté`` (Lapl.-Pont. 1967).
Psychanalyse didactique. ,,Analyse à laquelle on se soumet pour acquérir une meilleure connaissance de la méthode, et d'ordinaire en vue de la pratiquer`` (Foulq. 1971).
Psychanalyse dramatique de groupe. ,,Méthode de psychodrame qui s'adresse à plusieurs patients`` (March. 1970, Méd. Biol. t. 3 1972).
Psychanalyse de/en groupe. Synon. de psychothérapie* de groupe. (Ds Thinès-Lemp. 1975).
Psychanalyse institutionnelle. Psychanalyse des institutions. Le CEPREG, organisme autogéré, met en œuvre de façon critique, la psychanalyse institutionnelle, la bio-énergie dans ses sessions (Le Sauvage, 1erjuill. 1977, p. 121, col. 2).
Psychanalyse sauvage. ,,Type d'interventions d'« analystes » amateurs ou inexpérimentés`` (Lapl.-Pont. 1967). En partic. Psychanalyse sauvage. ,,Interprétation qui méconnaît une situation analytique déterminée`` (Lapl.-Pont. 1967). P. anal. Ce n'est pas ce qui est important même si les drogues douces ont renforcé notre humour et notre tendresse et que les hallucinogènes nous ont servi de psychanalyse sauvage (Le Point,6 déc. 1976, p. 195, col. 1).
B.−
1. P. ext. Théorie générale psychologique fondée sur la méthode d'investigation et la méthode thérapeutique, qui veut expliquer les fonctions psychiques et le comportement normal et pathologique de la personnalité. Je ne sais pas ce que vaut la psychanalyse en tant que science, mais je sais bien qu'elle est le pire des prétextes littéraires (Aymé, Confort,1949, p. 96).Georges Bataille, Paul Éluard applaudissent cet étrange Dali de la psychanalyse [Lacan]. Un médecin qui pirouette avec les mots, qui joue avec les dieux, qui parle comme un mage (L'Express,19 janv. 1980, p. 98, col. 1).
2. Application de cette théorie à l'étude d'une question ou d'une notion dans le domaine des sciences humaines. Psychanalyse des textes littéraires :
2. Jung l'a dit d'ailleurs très nettement : en suivant les habitudes de jugement de la psychanalyse, « (...) la psychanalyse de l'œuvre d'art s'est éloignée de son objet, a transporté le débat sur un domaine généralement humain...» Bachelard, Poét. espace,1957, p. 14.
C.− PSYCHOL. Psychanalyse existentielle. V. existentiel B 3.
Prononc. et Orth. : [psikanali:z]. Att. ds Ac. 1935. Ds Morand, Londres, 1933, p. 178, Sartre, Être et Néant, 1943, p. 537, sous la forme all., sans réduction de l'élém. formant devant voy., psychoanalyse ou psycho-analyse [psiko-]. Étymol. et Hist. 1. a) 1896 psycho-analyse « méthode de la psychologie clinique, investigation des processus psychiques profonds » (S. Freud, in R. neurologique, IV, p. 166 ds Quem. DDL t. 21); 1909 psychanalyse (A. Maeder, A propos des symboles, in Journal de psychol., 6eannée, p. 48 ds Quem. DDL t. 29); b) 1922 « traitement de troubles mentaux et psychosomatiques par cette méthode » (Freud, Introd. psychanal., trad. par S. Jankélévitch, p. 466); 2. 1921 « étude psychanalytique (d'une œuvre d'art, de thèmes) » (J. Piaget, in Arch. de psychol., t. 18, p. 188 ds Quem. DDL t. 29). Créé par le psychiatre autrichien S. Freud (comp. de psycho-* et de analyse*), le mot apparaît d'abord dans un article publié en fr. (cf. supra), puis, la même année, dans un article publié en all. (Neurologisches Zentralblatt, no10 ds Gesammelte Werke, t. 1, London, 1952, p. 379, bbg. p. 579). En 1894, Freud employait psychische, psychologische, hypnotische Analyse (Gesammelte Werke, t. 1, p. 61, 67, 73; v. Lapl.-Pont. 1967). Fréq. abs. littér. : 208. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) néant, b) néant; xxes. : a) néant, b) 884. Bbg. Freud (S.). La Naissance de la psychanalyse. Paris, P.U.F., 1956, 427 p. − Lagache (D.). La Psychanalyse. Paris, P.U.F., 1971, 128 p. − Psychanalyse et langage. Par D. Anzieu, A. Gibello, R. Gori... Paris, 1977, 232 p. − Quem. DDL t. 12, 21, 29.