| PRÊCHI, PRÊCHA, loc.;PRÊCHI-PRÊCHA, subst. masc. Familier A. − Prêchi, prêcha, loc. [Pour parodier un mauvais sermon, un discours pontifiant] [Le professeur] essayait encore à dominer l'insurrection; mais la révolte était au comble. Cucquigny était monté dans la chaire et prononçait avec mille grimaces le fameux sermon macaronique: «Prêchi, prêcha, la queue du chat...» (Champfl.,Souffr. profess. Delteil,1853, p.231).Ces prétendus hommes charitables, qui font les confits, qui vont à la messe, qui donnent dans la prêtraille, prêchi, prêcha, dans les calotins, et qui se croient au-dessus de nous, et qui viennent nous humilier (Hugo,Misér., t.1, 1862, p.894). B. − Prêchi-prêcha, subst. masc. 1. a) Par dérision. Sermon. Le moindre bon sens leur suffisait pour renvoyer l'évêque à ses goupillons et à ses prêchi-prêcha (H. Rochefort ds France1907). b) Discours moralisateur, radotage, rabâchage, bla-bla. Le prêchi-prêcha officiel; faire du prêchi-prêcha. Les articles de fond où s'étalait le prêchi-prêcha collaborateur (Ambrière,Gdes vac.,1946, p.138).V. inconscience D 1 ex. de Proust et opposite II ex. de Cendrars: . Et c'étaient des recommandations à n'en plus finir, d'adorables prêchi-prêcha sur le respect des propriétés, la politesse qu'on doit aux dames, un vrai code d'honneur militaire à l'usage des conquérants.
A. Daudet, Contes lundi,1873, p.50. 2. Par dérision, rare. Prédicateur. Chamaille proclamait bien haut qu'il préférait celui-là [Bacchus] à ces autres, que tous ces sales moines de Luther et Calvin et les prêchi-prêcha débitent en sermons (Rolland,C. Breugnon,1919, p.76). Prononc. et Orth.: [pʀeʃipʀ
ε
ʃa], [-pʀeʃa]. Littré: préchi-précha; Rob.: prêchi, prêcha ou préchi-prêcha ou prêchi-prêcha; Lar. Lang. fr.: prêchi-prêcha. Prop. Catach-Golf. Orth. Lexicogr. Mots comp. 1981, p.295: préchiprêcha. Plur. inv. selon Lar. Lang. fr. mais Grev. 1980, § 560: ,,on trouve pourtant des prêchi-prêchas``. Étymol. et Hist. 1808 (Hautel: prêchi, précha. Mots baroques et satiriques, pour tourner en ridicule une personne qui met de l'affectation dans ses discours, qui sermone perpétuellement). Redoublement avec alternance vocalique de prêcher*. Bbg. Pauli 1921, p.91. |