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PRÉMÉDITER, verbe trans.
A. − Préparer avec calcul, mûrir le projet de. Préméditer une intervention, un plan de bataille, la guerre. Je prémédite mon départ pour le Périgord: il me semble que je vais chercher le repos (Maine de Biran, Journal, 1818, p.132).Je vois bien à vos larmes (...) que rien n'a été prémédité dans votre conduite (Stendhal, Abbesse Castro, 1839, p.178).Giuseppe a-t-il prémédité ce qu'il va faire? Après un repas improvisé dans un village de pêcheurs, il entraîne la jeune fille sur des routes qu'elle ne connaît pas (Martin du G., Thib., Sorell., 1928, p.1184).
B. − [Le compl. désigne le plus souvent un acte coupable ou délictueux; surtout au passé comp.] Préméditer un crime, un meurtre. Catilina n'avait pu encore armer que le quart de ceux qui le suivaient; ce qui prouve (...) que la conjuration n'était pas préméditée depuis si long-temps (Michelet, Hist. romaine, t.2, 1831, p.230).Rouletabille ne voyait point un assassin préméditant son forfait avec le secours de cette vieille pierre (G. Leroux, Parfum, 1908, p.142).
− Empl. trans. indir. Préméditer de + inf.Projeter de. Préméditer de s'enfuir, de faire un mauvais coup, de tuer qqn, de se venger. Ses hôtes (...) préméditant de partir sans payer, faisaient leurs préparatifs à tâtons (Sand, Hist. vie, t.4, 1855, p.387).L'artiste (...) prémédite de créer quelque chose qui n'existe pas encore: un tableau (Huyghe, Dialog. avec visible, 1955, p.72).
Prononc. et Orth.: [pʀemedite], (il) prémédite [pʀemedit]. Ac. 1694 et 1718: pre-; dep. 1740: pré-. Étymol. et Hist. a) 1395 se préméditer verbe réfl. «s'accorder à l'avance sur ce qu'on fera» (Mon. de l'hist. de Neufch., p.1126 ds Gdf. Compl.); ca 1480 préméditer verbe actif «décider d'avance ce qu'on fera» (Mistère du Viel Testament, I, 133, ibid.); b) 1491 [date d'éd.] prémédité adj. «décidé d'avance» (La Mer des Histoires, II, 65c ds Rom. Forsch. t.32, p.132). Empr. au lat. praemeditari «méditer d'avance, se préparer par la réflexion». Fréq. abs. littér.: 32.