| PRÉMONITION, subst. fém. Avertissement parapsychique relatif à un événement à venir. Synon. intuition, prescience, pressentiment.Je ne suis pas grand amateur de prémonitions; je résiste à croire à ces attractions mystérieuses par lesquelles on se flatte d'expliquer tant de coïncidences remarquables qui s'observent dans toutes les vies, les modifient ou les orientent avec une sorte d'intelligence (Valéry, Variété V,1944, p.121).Les instruments de l'ascension et de la plongée surréalistes ne sont pas tous ni toujours d'ordre parapsychologique. Ils se situent parfois en-deça, souvent au-delà de ces phénomènes frontaliers. Si des cas apparents de prémonition ou de télépathie se manifestent dans le surréalisme, il n'est pas sûr que ces cas procèdent de l'exercice d'une faculté paranormale ni que toutes les correspondances dont la pratique surréaliste donne à ses adeptes l'expérience surgissent d'une perception métagnomique (Amadou, Parapsychol.,1954, p.329).Le visible lui offre ces coïncidences, ces analogies, ces retours de dates auxquels Nerval s'attache, ces chiffres qui lui paraissent fatidiques, et dont il fait signe, présage, prémonition, affleurement d'une transcendance manifestée dans le rêve (Durry, Nerval,1956, p.79).Rem. Entre monition et prémonition une légère différence de sens peut être notée: la monition est relative à une intuition concomitante avec un événement donné, alors que la prémonition est relative à un événement ultérieur. − ZOOL. ,,Avertissement donné par certains insectes aux prédateurs par l'intermédiaire de colorations spéciales`` (Husson 1970). REM. Prémoniteur, -trice, adj.Qui anticipe le déroulement d'un événement. Le rêve joue sans cesse le rôle de voix prémonitrice dans ce drame (Béguin, Âme romant.,1939, p.236).Zool. Qui détourne d'une éventuelle attaque. Ces colorations, dites prémonitrices, sont interprétées par le prédateur comme un signe de non comestibilité ou de danger (Husson1970). Prononc.: [pʀemɔnisjɔ
̃]. Étymol. et Hist. a) Av. 1464 premonicion «avertissement» (J. Chartier, Chron. de Charles VII, ch. 172 ds Gdf.); av. 1514 premonition (Lemaire de Belges, Illustrations, éd. J. Stecher, t.2, p.16); 1842 «avis donné d'avance» (Ac. Compl.: le mot y est qualifié de ,,vieux``, cf. Besch. 1845: mot ,,vieux et hors d'usage``); b) 1923 «sensation particulière précédant un fait et l'annonçant en quelque sorte`` (Lar. univ.). Empr. au lat. praemonitio «avertissement». Le mot a été repris au xxes. Il est att. en a. prov. dès 1495 sous la forme premonition (Pansier). |