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* Dans l'article "PRÉFÉRABLE,, adj."
PRÉFÉRABLE, adj.
Qui mérite d'être préféré, choisi, à cause de ses qualités, de ses avantages.
A. − [En parlant d'une pers.] Rare. MmeDebée-Leeman parla mal de mon rival; dit que j'étais préférable (Restif de La Bret., M. Nicolas, 1796, p.152).Le païen Sénèque, à tout prendre, serait préférable (Bremond, Hist. sent. relig., t.4, 1920, p.545).
Préférable à.La Bettina me semble cent fois préférable à la Fausta, et c'est par elle que je voudrais être reçu en ce moment (Stendhal, Chartreuse, 1839, p.221).
Empl. subst. De ceux qui vous haïssent parce qu'ils vous connaissent, et de ceux qui vous haïssent parce qu'ils ne vous connaissent pas, nous nous demandons, Roger et moi, quels sont les préférables? (Gide, Journal, 1932, p.1118).
B. − [En parlant de qqc.] Le canot même est préférable, car il voyage sur le fleuve le long de la terre où il peut trouver mille abris (Chateaub., Natchez, 1826, p.219).J'ai d'ailleurs lu et relu tout l'article qui est beau tout entier, quoique avec des strophes préférables (Gide, Corresp.[avec Valéry], 1891, p.75).
Préférable à.Le bien préférable au mal; la mort préférable à la vie. Combien une vie indépendante et tranquille n'est-elle pas préférable à cette vie de précipitation, de trouble et de tourment à laquelle me condamne mon état dans le monde... (Maine de Biran, Journal, 1816, p.178).Je ne vois pas qu'il y ait au monde rien de préférable pour moi à une bonne chambre bien chauffée, avec les livres qu'on aime et tout le loisir désiré (Flaub., Corresp., 1845, p.159):
1. Lorsque je dis que le meilleur est préférable au bien (...) que la volonté doit faire régner la justice autant qu'il est en elle, je profère des vérités aussi nécessaires que la définition du cercle ou celle de l'unité. Gilson, Espr. philos. médiév., 1931, p.143.
Il est (cent fois) préférable de, c'est préférable de + inf. Il vaut mieux, cela vaut mieux. Le colonel House me demanda si j'estimais préférable de continuer la guerre contre l'Allemagne ou de conclure un armistice avec elle (Foch, Mém., t.2, 1929, p.285):
2. ... dans l'attitude de Staline, faisant, tout à coup, cause commune avec Hitler, on discernait sa conviction que les Français resteraient immobiles, qu'ainsi le Reich avait les mains libres et qu'il était préférable de partager avec lui la proie, plutôt que d'être la sienne. De Gaulle, Mém. guerre, 1954, p.22.
Il est préférable que...; croire, estimer préférable que... Son mariage devait se célébrer en juillet (...) je compris qu'elle jugeait préférable que nous ne parussions pas à la cérémonie (Gide, Porte étr., 1909, p.545).
C'est préférable. [Sans compl. prép., se référant à ce qui précède] Jamais il n'invite ses élèves à dîner, et c'est sans doute préférable... (Duhamel, Combat ombres, 1939, p.204).
Empl. subst. masc. sing. à valeur de neutre. Le mieux, le meilleur. Dans tous les cas, le préférable, le meilleur, c'est ce qui arrive, c'est ce qui se passe (Audiberti, Mal court, 1947, iii, p.190).
REM. 1.
Préférabilité, subst. fém.Caractère de ce qui est préférable. L'alternative du velle-nolle préfigure l'«embarras du choix», c'est-à-dire l'hésitation ou oscillation de l'esprit entre plusieurs possibilités équivalentes, et la confusion où nous retient l'absence de toute préférabilité décisive: à la croisée des éventualités empiriques la conscience éprouve une perplexité empirique, comme lorsqu'il faut choisir entre plusieurs couleurs de tissus (Jankél., Je-ne-sais-quoi, 1957, p.251).
2.
Préférablement, adv.Par préférence. Il me sera relativement beaucoup plus facile que je ne le pensais de commencer à dicter, et préférablement le soir (...) cette autobiographie qui chaque jour davantage m'apparaît comme ce qui m'intéresserait le plus à écrire ici-bas (Du Bos, Journal, 1925, p.240).Plutôt. Ils ne pensaient pas (...) que la Pucelle fût possédée de plusieurs diables; la plupart d'entre eux croyaient préférablement que c'était une sainte (A. France, J. d'Arc, t.2, 1908, p.200).Préférablement à. Plutôt que. Elle se demanda si elle n'aurait pas avantage à le faire travailler préférablement à son jardinier qui avait meilleur renom, mais aussi plus d'exigences (A. France, Crainquebille, Putois, 1904, p.66).
Prononc. et Orth.: [pʀefeʀabl̥]. Ac. 1694, 1718: pre-; dep. 1740: pré-. Étymol. et Hist.1. 1516 [éd.] «qui mérite d'être préféré» (G. Michel, Les Bucoliques de Virgille Maron, Paris, J. de la Garde, fol. 3 vo); 2. 1821 il serait préférable de (Kapeler, Caventou, Manuel pharm. et drog., p.92). Dér. de préférer*; suff. -able*. Fréq. abs. littér.: 519. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 732, b) 516; xxes.: a) 544, b) 978.