| PRÉDÉTERMINER, verbe trans. A. − THÉOL., PHILOS. [Le suj. désigne Dieu] Déterminer d'avance et de toute éternité l'activité libre de l'homme. De la pensée du Dieu qui m'a voulu je dois passer à celle du Dieu qui a voulu le monde, en vertu de la liaison immanente qui m'unit au monde et qui fait que je suis. On pourra bien schématiser ceci en pensant à l'origine (?) du temps un Dieu prédéterminant les séries causales (G. Marcel, Journal, 1914, p.6). B. − Déterminer, fixer d'avance un fait, un acte dans ses causes ou dans ses conditions. But, cadre, jugement, plan, principe, sujet, système, usage prédéterminé; notions, raisons, théories prédéterminées. [Le mouvement politique] doit être encore plus inévitablement prédéterminé que [le mouvement scientifique] (Comte, Philos. posit., t.4, 1839-42, p.304).Les sociétés organisées ne sont pas possibles sans un système développé de règles qui prédéterminent le fonctionnement de chaque organe (Durkheim, Divis. trav., 1893, p.289).Le tricheur n'espère pas, il sait; il ne désire pas, il veut; il n'attend rien des décisions du hasard, il prédétermine la décision (Jeux et sports, 1967, p.483). Prononc. et Orth.: [pʀedetε
ʀmine], (il) prédétermine [-min]. Att. ds Ac. dep. 1762. Étymol. et Hist. 1530 «fixer d'avance» (F.Bourgoing, De la bataille judaïque, V, 5); av. 1715 théol. (Fénelon, Réfutation du système du P. Malebranche sur la nature et la grâce ds OEuvres, éd. 1820, t.3, p.123). Empr. au lat. eccl. praedeterminare «fixer d'avance». Fréq. abs. littér.: 44. |