| * Dans l'article "PRÉDILECTION,, subst. fém." PRÉDILECTION, subst. fém. A. − Préférence marquée (pour quelqu'un, quelque chose). Synon. faible, goût; anton. aversion.Prédilection aveugle, évidente, injuste, juste, manifeste, méritée; folle, vive prédilection; avoir, éprouver, marquer de la/une prédilection pour; faire qqc. avec prédilection, par prédilection; accorder sa prédilection à qqc./qqn. J'ai de tout temps aimé passionnément une belle nuit, dit le comte, (...) j'ai conservé cette prédilection pour la nuit, parce qu'on me tourmentait le jour (Krüdener, Valérie, 1803, p.30).Peut-être quelque ressentiment gênait-il mon affection pour ma tante, à la voir manifester pour la cadette de ses nièces une prédilection très marquée (Gide, Porte étr., 1909, p.514). B. − P. méton., le plus souvent au plur. Ce qui est l'objet d'une préférence; chose, occupation préférée. Suivre ses prédilections: . ... la clef du capharnaüm! L'apothicaire appelait ainsi un cabinet, sous les toits, plein des ustensiles et des marchandises de sa profession. (...) il le considérait (...) comme un véritable sanctuaire, d'où s'échappaient ensuite, élaborés par ses mains, toutes sortes de pilules, bols, tisanes, lotions et potions (...), le capharnaüm était le refuge où, se concentrant égoïstement, Homais se délectait dans l'exercice de ses prédilections.
Flaub., MmeBovary, t.2, 1857, p.93. C. − Loc. adj. De prédilection 1. Que l'on apprécie le plus. Synon. favori, préféré.Auteur, lecture, thème de prédilection. L'Empereur confiait le travail du personnel de la guerre à un de ses aides de camp de prédilection (Las Cases, Mémor. Ste-Hélène, t.2, 1823, p.134).Le bacille de Koch peut se loger dans n'importe quel organe de l'économie animale, mais le poumon reste son lieu de prédilection (Garcin, Guide vétér., 1944, p.229). 2. En partic. [En parlant d'une pers.] Qui a reçu de Dieu des grâces, des faveurs spéciales. Âme de prédilection. Dieu m'a fait la grâce de naître dans une de ces familles de prédilection qui sont comme un sanctuaire de piété où l'on ne respire que la bonne odeur que quelques générations y ont répandue en traversant successivement la vie; famille sans grand éclat, mais sans tache (Lamart., Confid., 1849, p.20). REM. Prédilectionner, verbe intrans.,littér. [Chez Gide] Éprouver une prédilection pour. Synon. affectionner, préférer.Les punaises ont des moeurs particulières (...). Elles ne se dirigent pas au hasard; vont droit au cou, qu'elles prédilectionnent; s'adressent parfois aux poignets; quelques rares préfèrent les chevilles (Gide, Caves, 1914, p.775). Prononc. et Orth.: [pʀedilεksjõ]. Ac. 1694, 1718: pre-; dep. 1740: pré-. Étymol. et Hist.1. a) 1461 «préférence marquée (pour quelqu'un ou quelque chose)» (Chastellain, Traité sur l'entrée du roi Louis en nouveau règne ds OEuvres, éd. Kervyn de Lettenhove, t.7, p.12); b) 1719 de prédilection [daté d'apr. K. Baldinger ds Z. rom. Philol. t.77, 1961, p.137] (Coutume de la ville de Bruges ds Nouv. Coutumier général, éd. C. A. Bourdot de Richebourg, t.1, p.576: enfant de prédilection «enfant favorisé (par un testament)»); 2. av. 1704 théol. «grâce, amour de préférence (de Dieu)» (Bourdaloue, Ouverture du jubilé, Myst., t.2, p.553 ds Littré). Dér. de dilection*; préf. pré-*; cf. aussi le lat. médiév. praediligere «préférer» (1308 ds Du Cange), praedilectus «très aimé» (Blaise, Latin. Med. Aev.). Fréq. abs. littér.: 363. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 657, b) 428; xxes.: a) 424, b) 497. Bbg. Quem. DDL t.7 (s.v. prédilectionner). |