| PROVIGNER, verbe trans. AGRIC. Multiplier des ceps de vigne ou des arbres par le moyen de provins. Synon. marcotter.À la maison attenait environ un arpent enclos d'une haie vive et plein de vignes soignées comme le sont celles des paysans, toutes si bien fumées, provignées et bêchées, que leurs pampres verdoient les premiers à trois lieues à la ronde (Balzac, Paysans,1844, p. 43).♦ Empl. intrans. [P. méton. du suj.] Aligne tes plants, mon ami, tu provigneras l'an qui vient et quelque jour, Dieu aidant, tu feras du bon vin (Courier, Pamphlets pol.,Pétition pour vill., 1822, p. 136). − P. anal. ou au fig., empl. intrans. Proliférer, se multiplier. Il (...) s'installe naturellement au cœur du XVeoù provignent les garages, les fosses de nettoyage, les entreprises de dépannage (Arnoux, Paris,1939, p. 246).La maçonnerie anglaise, respectueuse de l'Église étabie et du souverain qu'elle acceptait comme chef, provigna dans tous les pays et y répandit les idées de tolérance, de liberté individuelle et de gouvernement représentatif (Lefebvre, Révol. fr.,1963, p. 76). Prononc. et Orth. : [pʀ
ɔviɳe], (il) provigne [pʀ
ɔviɳ]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. Fin xies. provainier « marcotter une vigne par des provins » (Raschi, Gl., éd. A. Darmesteter et D. S. Blondheim, t. 1, p. 119); ca 1393 provigner (Ménagier, II, 53 ds T.-L.); 2. fin xiies. « multiplier, accroître » (Deavid li prophecie, 213, ibid.); 1572 « en parlant de mots » (Ronsard, La Franciade, Au Lecteur apprentif ds
Œuvres, éd. de la Pléiade, t. 2, p. 1027); 3. fin xiies. verbe intrans. « se répandre, d'un sentiment » (Deavid li prophecie, 205 ds T.-L.); 1694 « se multiplier par provins ou marcottes » (Ac.). Dér. de provin*; dés. -er. Bbg. Schultz-Gora (O.). Altfrz. prooignier und provaignier. Arch. St. n. Spr. 1924, t. 147, p. 106. |