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PROVENANCE, subst. fém.
A.− (Lieu d')origine d'une chose le plus souvent concrète, plus rarement d'une personne. Provenance d'un livre, d'une pièce rare; marchandises de provenance étrangère, lettres de toutes provenances, mot de provenance latine. Aux murs miroitaient des armes de toute provenance : fusils marocains rapportés de Tanger (...) un casque de soldat prussien (Bourget, Disciple,1889, p. 112).Un conseil (...) qui note tous les officiers, quelle que soit leur provenance (Jaurès, Armée nouv.,1911, p. 475).Le pays de provenance est celui d'où la marchandise a été importée en droiture (Math.1967) :
[La place de] Piccadilly Circus (...) accomplit avec simplicité son œuvre, qui est de grouper un moment les Londoniens de toutes les provenances, puis de les répartir dans des directions si opposées qu'ils ne se rencontreront plus de toute la journée... Morand, Londres,1933, p. 173.
Loc. adj. En provenance de. Qui provient de. Marchandises en provenance de l'étranger, train en provenance de Paris. Un rapport de police en provenance d'Engaddi, une misérable bourgade de l'intérieur des Syrtes (Gracq, Syrtes,1951, p. 349).Le rayonnement cosmique, en provenance des étoiles (Goldschmidt, Avent. atom.,1962, p. 219).
P. méton., au plur., COMM. Marchandises, produits importés, considérés par rapport à leur pays d'origine. Les provenances de tel pays ne sont pas soumises aux mêmes droits que celles de tel autre (Ac.). Il y a un vrai mouvement commercial dans la ville [d'Assouan], car là est établie la douane pour les provenances de la haute Nubie (Du Camp, Nil,1854, p. 188).Les houblons précoces de Bourgogne sont (...) en état de soutenir la comparaison avec les provenances les plus réputées (Boullanger, Malt., brass.,1934, p. 57).
B.− Source, origine d'un fait, d'un processus. Son mari (...) devait être mort (...) elle n'en parlait jamais que pour expliquer la provenance de sa propriété (Zola, Argent,1891, p. 158).M. a pris presque toutes ses idées dans Taine. Je ne lui en veux pas, mais je voudrais savoir pour quelle raison (...) il nous cache ainsi ses sources. Est-ce par mépris pour la provenance de la pensée, et parce qu'il trouve qu'il suffit d'avoir repensé ce qu'un autre a pensé? (Rivière, Corresp.[avec Alain-Fournier], 1905, p. 154).
Prononc. et Orth. : [pʀ ɔvnɑ ̃:s]. Att. ds Ac. dep. 1835. Étymol. et Hist. 1. 1294 « ce dont un fait provient, cause » (Miracles de St Eloi, éd. M. Peigné-Delacourt, LXX, p. 123); 2. 1801 « ce qui provient, qui est la conséquence » (Mercier Néol.); 3. 1823 comm. « marchandise venue d'un pays étranger » (Boiste); 1835 id. plur. (Ac.); 4. 1828 id. « lieu d'origine d'un produit » (Verger, Dict. class. de la lang. fr. ds Quem. DDL t. 5); 5. 1845 en gén. « lieu dont provient une chose, origine, source » (Besch.). Dér. du part. prés. de provenir*; suff. -ance*. Fréq. abs. littér. : 134.