| * Dans l'article "PROVISEUR,, subst. masc." PROVISEUR, subst. masc. A.− Vx. Chef de certaines corporations, de certaines maisons de l'ancienne université. En 1702, le maître de la chapelle de musique était : « M. Charles Maurice le Tellier, archevêque duc de Reims, premier pair ecclésiastique de France, (...) docteur et proviseur de la maison et Société de Sorbonne (...) » (Grillet, Ancêtres violon,t. 2, 1901, p. 40). B.− ENSEIGNEMENT 1. [Sous l'Ancien Régime] Directeur d'un collège royal. De l'esprit et de la critique littéraires chez les peuples anciens et modernes, par M. Théry, proviseur au collège royal de Versailles. C'est un livre plein d'instruction et de conscience que celui de M. Théry (Mussetds R. des Deux Mondes,1833, p. 608). 2. Fonctionnaire chargé de l'administration et de la direction d'un lycée de garçons ou d'un lycée mixte. Chaleureusement accueilli par Frédéric Mégret et Faure, le proviseur du lycée d'Alexandrie que je n'avais fait qu'entrevoir à mon premier passage et avec qui la conversation devient tout aussitôt aisée, cordiale et foisonnante (Gide, Carnets Égypte,1939, p. 1074): Mon grand-père avait décidé de m'inscrire au lycée Montaigne. Un matin, il m'emmena chez le proviseur et lui vanta mes mérites : je n'avais que le défaut d'être « trop » avancé pour mon âge. Le proviseur donna les mains à tout : on me fit entrer en huitième et je pus croire que j'allais fréquenter les enfants de mon âge.
Sartre, Mots,1964, p. 61. Rem. Jusqu'à une période très récente, on appelait directrice la femme qui remplissait cette fonction dans un lycée de filles : Après avoir défini le contenu de l'enseignement du second degré, il convient de rechercher les formes administratives qu'il revêt (...). Le cadre administratif comprend : − le proviseur ou la directrice dans un lycée... (Encyclop. éduc., 1960, p. 153). L'extension de la mixité dans les lycées d'État fait que cette charge est confiée aussi bien à des hommes qu'à des femmes et que le terme proviseur s'applique maintenant dans les deux cas. − [En Belgique] Adjoint du préfet d'un athénée (d'apr. Rob. 1985). − P. métaph. Le gouvernement n'est autre chose que le proviseur de la société, la sentinelle du peuple (Proudhon, Confess. révol.,1849, p. 243). REM. 1. Protal, proto, subst. masc.,arg. scol., synon.Le protal est arrivé avec le surgé. Je serais, moi, le fils du proto, dans ma maison, je m'organiserais autrement (R. Ferdinand ds Lar. Lang. fr.). 2. Provisorerie, subst. fém.,vx. [Corresp. à supra A] Emploi de proviseur de l'ancienne université. La provisorerie du Collège de Navarre (Ac.1878). Prononc. et Orth. : [pʀ
ɔvizœ:ʀ]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. Ca 1250 « chef d'un hospice » (Statuts de l'hôpital Comtesse, à Lille ds Statuts d'hôtels-Dieu et de léproseries, éd. L. Le Grand, p. 78; cf. aussi p. 91); 2. fin du xives. « pourvoyeur, fournisseur » (Froissart, Chroniques, éd. Kervyn de Lettenhove, t. 11, p. 367); 3. 1405 « administrateur du fonds des pauvres » (doc., Tournai ds Gdf., s.v. proviseur); 4. av. 1615 « chef de certaines corporations, de certaines maisons de l'Université » (É. Pasquier, Recherches de la France, éd. 1665, 788 ds IGLF); 5. 1802 « fonctionnaire chargé de la direction d'un lycée » (Bulletin des lois, 2esemestre an X, loi du 11 floréal [1ermai 1802], titre IV, art. XIII, p. 219 : L'administration de chaque lycée sera confiée à un proviseur). Empr. au lat. provisor « celui qui pourvoit à, pourvoyeur », dér. de providere, v. pourvoir, en lat. chrét. « celui qui veille sur, protecteur; abbé » (Blaise, Lat. chrét.), « intendant, économe (de monastère); administrateur (laïque) » (ibid.), en lat. médiév. « proviseur des études (chez les Cisterciens) » (Blaise Latin. Med. Aev.), « chef d'un hospice » (Nierm.). Fréq. abs. littér. : 156. DÉR. Provisorat, subst. masc.[Corresp. à supra B] Fonction, qualité de proviseur, exercice et durée de cette fonction. (Dict. xixeet xxes.). − [pʀ
ɔvizɔ
ʀa]. Att. ds Ac. dep. 1835. − 1reattest. 1835 (Ac.); dér. sav. de proviseur, suff. -at*. |