Police de caractères:

Surligner les objets textuels
Colorer les objets :
 
 
 
 
 
 

Entrez une forme

options d'affichagecatégorie :
PROMETTRE, verbe trans.
A. −
1. S'engager à faire, à dire, à donner quelque chose. Clément VII (...) fit prêcher la croisade en Angleterre, et promettre des indulgences à ceux qui s'armeraient (Barante, Hist. ducs Bourg.,t.1, 1821-24, p.284).Gonthramn (...) eut une entrevue avec son frère Sighebert, auquel il promit par serment une paix inviolable et une sincère amitié (Thierry, Récits mérov.,t.2, 1840, p.29):
1. Quand Jean V fut enlevé, au pont de Loroux, par le comte de Penthièvre, il promit une rançon d'un million; il promit sa fille aînée, fiancée déjà au roi de Sicile. Il promit Moncontour, Sesson et Jugan, et ne donna ni sa fille, ni l'argent, ni les places fortes. Flaub.,Champs et grèves, 1848, p.211.
SYNT. Promettre de l'argent, un asile, sa foi, ses bons offices, le pardon, une récompense, le salut, le secret, la victoire; promettre aide et soutien, obéissance, secours et protection, la vie sauve à qqn; promettre en conscience, sur l'honneur, publiquement, solennellement; promettre ce que l'on voudra, tout ce que l'on veut.
Promettre de + inf.Promettre d'aider, d'être raisonnable, de faire l'impossible; promettre de partir, de revenir, de se taire. Promettez-moi d'exécuter mes dernières volontés, et je serai payé de tout ce que j'ai fait pour vous (Verne, Île myst.,1874, p.575).Christophe avait beau promettre de se surveiller: il ne pouvait s'empêcher d'être expansif. Il disait tout ce qui lui passait par la tête (Rolland,J.-Chr.,Amies, 1910, p.1097):
2. ...ils exigèrent, avant de se rendre, que le roi leur promît, sous le serment, de ne point user de son autorité pour les séparer l'un de l'autre. Hilperik fit cette promesse, mais d'une manière adroitement perfide (...); il jura que, si telle était la volonté de Dieu, il ne les séparerait point. Thierry,, Récits mérov.,t.2, 1840p.73.
Promettre que.Mmede Villeparisis voyant que j'aimais les églises me promettait que nous irions voir une fois l'une, une fois l'autre (Proust,J. filles en fleurs,1918, p.708):
3. ... ils répondirent qu'ils ne suivraient que le roi en personne ou son fils. Le duc se montra fort content de cette réponse, il leur promit que le duc de Guyenne s'armerait, se promènerait par la ville, et commanderait tout. Barante, Hist. ducs Bourg.,, t.2, 1821-24, p.391.
Promettre la main d'une jeune fille; promettre sa main à qqn. V. main 1reSection I E 3 a.Il s'écria: «Brave Lusignan, je t'entends, et je promets la main de ma soeur au vainqueur de Malek Adhel» (Cottin,Mathilde,t.2, 1805, p.89).
Promettre sa voix. S'engager à voter pour quelqu'un. Elle lui gagnait les coeurs par la façon dont elle serrait tendrement la main aux électeurs qui promettaient leurs voix (Zola,Conquête Plassans,1874, p.1152).
Expressions
Promettre plus de beurre que de pain. ,,Faire des promesses exagérées, que l'on ne tiendra pas`` (Dionne 1909).
Promettre la lune. V. lune D 4 c.
Promettre des merveilles, monts et merveilles. V. merveille II A.
Il ne sera pas si méchant qu'il l'a promis à son capitaine (pop., vx). ,,On n'a rien à craindre des menaces qu'il a faites`` (Ac. 1798).
Absol., proverbe. Promettre et tenir sont deux. ,,Il y a grande différence entre promettre et tenir`` (Ac.). Vx. Il se ruine à promettre, et s'enrichit à ne rien tenir. ,,Il fait beaucoup de promesses et ne les tient pas`` (Ac. 1835, 1878).
2. P. ext., fam. Affirmer formellement quelque chose; assurer qu'une chose sera. Je vous promets que je ne le ménagerai pas. Je vous promets qu'il s'en repentira (Ac.1835-1935).Pardonne, chère Adèle, si pour cela je commence par te désobéir. Je te promets que ce sera la dernière fois (Hugo,Lettres fiancée,1821, p.65).Quelle idée de te battre! Est-ce qu'on se bat avec ces gens? Tu vas me promettre tout de suite que tu ne recommenceras plus jamais (Rolland,J.-Chr.,Nouv. journée, 1912, p.1543).
B. −
1. Annoncer comme sûr, prédire.
Qqn promet qqn ou qqc.Promettre la victoire. Je crois cependant que je puis vous promettre un pape modéré et éclairé (Chateaubr.,Mém.,t.3, 1848, p.505).Les astronomes nous promettent maintenant, si tout va bien, plusieurs centaines de millions d'années (Teilhard de Ch., Phénom. hum., 1955, p.305).
Fam., ell., vieilli. Promettre qqn.,,Annoncer sa visite, sa société`` (Ac. 1878). Vous nous promettez toujours votre ami, il ne vient jamais (Ac.1878.
Qqc. promet qqc.L'almanach nous promet de la pluie, du beau temps (Ac.1798, 1835).Le ciel s'est rasséréné et promet une suite de beaux jours pour le mois qui commence (Maine de Biran,Journal,1816, p.188).Il y a ce nez [de la Dauphine] (...): c'est un nez assez prononcé et qui, selon la remarque d'un fin physionomiste, promet déjà celui de Louis XVI (Sainte-Beuve,Nouv. lundis,t.11, 1867, p.89).
Cela ne promet rien de bon. Un soldat anglais: Une lettre du gouverneur pour le général Bonaparte. Marchand: Bien (...). C'est le cachet de sir Hudson Lowe; cela ne promet rien de bon (Dumas père, Napoléon,1831, vi, tabl. 23, 1, p.154).
2. Laisser, faire espérer. Si la vigne peut passer fleur et ne point couler, on ne saura où mettre tout le vin cette année (...). Les champs aussi promettent du blé à pleine faucille (Courier,Pamphlets pol.,Gazette du village, 1823, p.182).Madame la duchesse de Nevers promettait dès ce temps-là tout ce qu'elle est devenue depuis (Duras,Édouard,1825, p.122):
4. ... en tournant cette dernière île dans sa partie occidentale, nous aperçûmes une mer tranquille, qui paraissait promettre de bons mouillages, au moins tant que les vents seraient du Nord au Sud par l'Est... Voy. La Pérouse,t.3, 1797, p.237.
Absol. Donner des espérances pour l'avenir. Cet enfant promet. Il promettait beaucoup dans sa jeunesse (Ac.).Son fils (...) promet beaucoup, il ira loin. Les Frères en font l'éloge (Michelet,Peuple, 1846, p.103).Il estime que sur ces dix enfants, qui promettent beaucoup, au moins quatre seront d'une beauté exceptionnelle (Gobineau,Nouv. asiat.,1876, p.29).
P. plaisant. et iron. Cela promet/ça promet (pop., fam.). Ce début augure mal (plus souvent mal que bien). C'est au bas d'un arrêt de mort que le roi a mis sa première signature; cela promet (Dumas père, Tour Nesle, 1832, iv, tabl. 7, 5, p.73).−Eh bien! ça promet! déclare l'abbé. Votre mère n'a rien exagéré. Mais j'en ai maté d'autres que vous, je vous le garantis (H. Bazin, Vipère, 1948, p.165).
C. − Empl. pronom.
1. réfléchi
a) S'engager au mariage. Mais je me suis engagée, promise joyeusement, sans coquetterie (Colette,Vagab.,1910, p.171).
b) S'engager à venir chez quelqu'un. Enfin, l'homme illustre a bien voulu se promettre; et aujourd'hui, le ménage Charpentier l'attend sous les armes, la maîtresse de maison (...) dans l'angoisse que le dieu ne se soit trompé d'invitation, et aussi dans la terreur que le dîner ne soit trop cuit (Goncourt,Journal,1877, p.1167).
2. réfl. indir.
a) Espérer, compter sur. Il se promet cela de votre bonté. Je n'oserais me promettre que vous me ferez cet honneur (Ac.1798-1935).Je me promettais beaucoup de joie d'un peu de temps passé seul avec elle (Gide, Et nunc manet,1951, p.1138).
b) Faire le projet d'une chose qui vous est agréable. Le roi d'Angleterre se promettait d'entraîner sa passagère très avant dans la haute mer (Maurras,Kiel et Tanger,1914, p.123).
c) Prendre une ferme résolution. Se promettre de se corriger, de veiller sur qqn. Elle se promettait d'économiser, afin de rendre plus tard (Flaub., MmeBovary,t.2, 1857, p.29).
3. réciproque. S'engager mutuellement à. Se promettre fidélité. Les trois ducs (...) jurèrent de vivre entre eux comme frères, parens et bons amis. Ils se promirent en outre que si l'un d'entre eux avait affaire pour garder son honneur ou ses pays, terres et seigneuries, chacun des autres serait tenu de lui fournir cinq cents hommes d'armes ou de trait (Barante,, Hist. ducs Bourg.,, t.4, 1821-24, p.400).
Absol., vieilli. De mon temps à moi, me semble qu'on s'embrassait, quand on s'était promis (Loti, Pêch. Isl., 1886, p.227).
Prononc. et Orth.: [pʀ ɔmεtʀ ̭], (il) promet [pʀ ɔmε]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist.A. Trans. 1. 2emoit. du xes. «s'engager à quelque chose» (St Léger, 192 ds Henry Chrestomathie t.1, p.12: Peis li promest ad en avant); 2. ca 1160 «sembler annoncer (en parlant d'une chose)» (Enéas, éd. J.-J. Salverda de Grave, 262: et ciel et mer li promet mort); 3. a) ca 1220 «prédire, annoncer» (Gui de Cambrai, Barlaam et Josaphat, 7528 ds T.-L.: Molt li promet grignor anui); b) α) 1559 [éd.] absol. «donner de grandes espérances» (Amyot, Les Vies des hommes illustres, Grecz et Romains, Agesilaus, fol. 418 vo: bien trouve l'on qu'il estoit de petite stature, et qu'il promettoit bien peu de soy a le veoir); β) 1784 iron. ça promet (Desforges, L'Epreuve villageoise, p.26 ds Quem. DDL t.19). B. Pronom. 1. Ca 1135 se promettre à «faire le voeu de» (Couronnement Louis, éd. Y. G. Lepage, réd. AB, 236); 2. xiiies. se promettre à qqn «promettre sa propre personne à quelqu'un» (Poire, 2062 ds T.-L.); 3. 1538 se promettre qqc. «avoir une ferme confiance en, espérer quelque chose» (Est. d'apr. FEW t.9, p.441b); 4. 1689 [éd.] réciproque «s'engager mutuellement à» (La Bruyère, Les Caractères de Theophraste, Lyon, p.96). C. Part. passé 1. terre promise a) xves. relig. (d'apr. FEW, loc. cit.; cf. terre de promission*); de nouv. av. 1662 (Pascal, Pensées, 267 ds OEuvres, éd. L. Lafuma, 1963, p.534); b) 1707 [éd.] «pays riche et fertile» (Fénelon, Rituale ad usum diocesis Camaracensis, p.105); 2. a) 1538 «fiancé» (Est. d'apr. FEW t.9, p.442a); b) 1752 subst. fém. «fiancée» (Trév. Suppl., avec citat. d'aut.); 3. 1675 promis à «destiné à, voué à» (Racine, Iphigénie, I, 1 ds OEuvres, éd. R. Picard, t.1, p.677). Francisation, d'apr. mettre*, du lat. promittere «assurer, prédire; garantir» (comp. de pro-, fr. pro-* et de mittere, v. mettre). Fréq. abs. littér.: 4915. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 9298, b) 7604; xxes.: a) 6367, b) 5061. Bbg. Pinchon (J.). Les Pron. adv. en et y. Genève, 1972, p.258. - Quem. DDL t.6, 19.