| PROMENEUR, -EUSE, subst. et adj. A. − Personne qui se promène, qui aime se promener. Promeneurs attardés, nocturnes, du dimanche; autres, derniers, rares promeneurs; foule de promeneurs. Ils savent que je suis l'homme des solitudes, Le promeneur pensif sous les arbres épais (Hugo,Rayons et ombres, 1840, p.1058).Les voitures se croisaient là, aussi nombreuses que sur un boulevard; les promeneuses y traînaient leurs jupes, mollement (Zola,Curée, 1872, p.496).Lorsque le promeneur, −si l'on peut parler d'un promeneur à New-York, −remonte sans faire attention la cinquième avenue (Morand,New-York, 1930, p.233): . ... les souffles imperceptibles du soir passaient librement de la plage où s'attardaient les derniers promeneurs à l'immense salle à manger où les premiers dîneurs n'étaient pas assis encore...
Proust,Sodome, 1922, p.734. − [Ds titre littér.] Rousseau nous raconte, dans ses Rêveries du promeneur solitaire, qu'il lui arrivait de lier la réussite d'une opération définie (...) au succès effectif d'un projet (Jeux et sports, 1967, p.447). B. − Personne chargée de promener quelqu'un ou de guider quelqu'un dans une visite-promenade. Promeneuse (d'enfants). Notre repas achevé, nous nous répandîmes à travers la ville [Tolède], précédés d'un guide, barbier de son état, et promeneur de touristes à ses moments perdus (Gautier,Tra los montes, 1843, p.141). C. − En empl. adj., rare. Qui se promène. 1. [Corresp. à promener I B 2 a] Qu'ils étaient gourmands, ces chers amis! Il était impossible de s'y méprendre à leurs narines ouvertes, à leurs yeux écarquillés, à leurs lèvres vernissées, à leur langue promeneuse (Brillat-Sav.,Physiol. goût, 1825, p.162). 2. [Corresp. à promener I B 1 c] Les vieux cuivres, les ivoires, les faïences, accrochaient les lueurs promeneuses et tièdes d'un feu de bois (A. Daudet,N. Roumestan, 1881, p.292). 3. [Corresp. à promener II] Le lendemain, après une dernière journée de travail, l'académie promeneuse reprit le chemin de Paris (A. France,Dieux ont soif, 1912, p.140). Prononc. et Orth.: [pʀømnoe:ʀ], fém. [-ø:z]. Att. ds Ac. dep. 1835. Étymol. et Hist.A. Subst. 1. 1583 [éd.] «personne qui se promène» (J. E. Du Monin, L'Uranologie, Paris, G. Julien, fo80 vo); 2. 1808 fém. «personne chargée de promener quelqu'un» (Hautel). B. Adj. 1786 (L'Ane promeneur, ou Critès promené par son Ane [titre] ds Journal de Paris, no255, 12 sept., p.1051, col. b). Dér. de promener*; suff. -eur2*. On note aussi pourmeneur, au sens 1, à partir de 1562 (Calvin, Sermons sur le Deuteronome, 20 [XXVI, 123] ds Hug.); dér. de pourmener, forme anc. de promener*. Fréq. abs. littér.: 556. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 388, b) 904; xxes.: a) 1017, b) 935. Bbg. Darm. 1877, p.49. |