| PROLONGE, subst. fém. A. − HIST. DE L'ARM. 1. Cordages dont les artilleurs se servaient dans la manoeuvre des pièces de campagne, pour les traîner à bras d'une batterie à l'autre (d'apr. Bach.-Dez. 1882). Traîner un canon à la prolonge (Ac.1835, 1878).Coupez les prolonges, brisez les ponts (...) et que la France sous la Prusse devienne abîme (Hugo,Actes et par., 3, 1876, p.62). 2. Prolonge d'artillerie. Voiture servant au transport des matériels militaires et des munitions; châssis sommaire monté sur roues (parfois utilisé dans certaines cérémonies funèbres). On voyait apparaître des prolonges d'artillerie, des fourragères, des fourgons à matériel, tout ce qu'on pouvait réquisitionner sur le champ de bataille (...). Et, là-dedans, on empilait les hommes ramassés par les ambulances (Zola,Débâcle, 1892, p.326).Funérailles nationales [des trois premiers morts de la conquête de l'espace]. Un pâle soleil d'hiver réchauffait le cimetière militaire d'Arlington (...) les cercueils (...) recouverts du drapeau étoilé, (...) furent solennellement conduits, sur une prolonge d'artillerie (L'Express, 6 févr. 1967, p.70, col. 2). B. − CH. DE FER. Longue corde utilisée pour la manoeuvre des wagons ou l'arrimage des marchandises. (Dict. xixeet xxes.). Prononc. et Orth.: [pʀ
ɔlɔ
̃:ʒ]. Homon. et homogr. prolonge rem. s.v. prolongation. Att. ds Ac. dep. 1835. Étymol. et Hist.1. 1349 prolonge «courroie, lanière» (Guillaume de Machaut, Dit de l'Alérion, 1035, éd. E. Hoepffner), attest. isolée; 2. 1568 artill. «cordage servant à manoeuvrer les pièces d'artillerie» (L. Merlet, État des dépenses faites par la ville de Chartres, p.415: une prolonge de 4 toizes de long pour mener l'artillerie); 3. 1832 artill. «chariot à munitions» (Raymond); 1892 prolonge d'artillerie (Zola, loc. cit.); 4. 1874 ch. de fer (J. officiel, 29 juin, p.4448, 3ecol. ds Littré Suppl. 1877). Déverbal de prolonger*. |