| PROLIFÉRER, verbe intrans. [Le suj. désigne un organisme vivant] Se reproduire par prolifération, se développer, généralement avec rapidité. L'oeuf d'oursin ne produit pas directement un petit oursin, mais une larve (...); à un certain moment, près de la bouche, une masse de cellules se met à proliférer, et donne naissance à l'oursin parfait, qu'on peut considérer comme un second animal bourgeonné sur le premier (J. Rostand, La Vie et ses probl., 1939, p.46).Les Vertébrés débutent avec les poissons qui ont proliféré à cette époque au point que les paléontologistes appellent parfois le Primaire: l'ère des poissons (Combaluzier, Introd. géol., 1961, p.148):. C'est ainsi qu'après une abondante hémorragie, sur un ordre venu on ne sait d'où, les globules rouges se mettent à proliférer de façon fantastique, que les reins suppléent le foie fatigué qui laisse passer des toxines...
Maeterl., Vie termites, 1926, p.145. − [Le suj. désigne l'humanité] Cet accroissement, si impressionnant par sa rapidité, son universalité et aussi son inégalité, pose un problème: comment nourrir et occuper ces masses d'hommes, une bonne moitié de l'humanité proliférant dans la misère? (Lesourd, Gérard, Hist. écon., 1966, p.491). − P. anal. Se multiplier, croître en nombre. On voyait que M. de Charlus avait vieilli à des signes tout différents, comme l'extension extraordinaire qu'avaient prise dans sa conversation certaines expressions qui avaient proliféré et revenaient maintenant à tout moment (par exemple: «l'enchaînement des circonstances») (Proust, Prisonn., 1922, p.212).Faux passeports, faux chèques, fausses quittances qui ont proliféré à l'époque moderne (L'Hist. et ses méth., 1961, p.672). − Au fig. Se développer, augmenter, croître en importance. Lutter surtout contre l'idée de l'échec, qui, à notre âge, peut grossir, proliférer, d'une manière très dangereuse (Romains, Hommes bonne vol., 1939, p.116).Dès l'instant où le crime se raisonne, il prolifère comme la raison elle-même, il prend toutes les figures du syllogisme (Camus, Homme rév., 1951, p.13). REM. Proliféré, -ée, part. passé en empl. adj.[Les fibres nerveuses] circulent dans un vrai «nerf (...)» formé par les gaînes névrogliques de Schwann proliférées et bourgeonnantes (Policard, Histol. physiol., 1922, p.389). Prononc. et Orth.: [pʀ
ɔlifeʀe], (il) prolifère [pʀ
ɔlifε:ʀ]. Att. ds Ac. 1935. Étymol. et Hist.1. 1859 «se multiplier en se reproduisant» (Mozin-Peschier d'apr. FEW t.9, p.440); 1878 (Cl. Bernard, Princ. méd. exp., p.150); 1929 part. prés. adj. (Roussy ds Nouv. Traité Méd. fasc. 5, 2, p.89); 2. 1890 «produire des êtres semblables à soi» (Lar. 19eSuppl.); 3. 1922 fig. «foisonner, augmenter en nombre» (Proust, loc. cit.); 1933 part. prés. adj. (Malègue, Augustin, t.1, p.26). Dér. de prolifère*; dés. -er. Fréq. abs. littér.: 37. DÉR. Proliférateur, -trice, adj.,rare, biol. Relatif à la prolifération. [Les fibroblastes] reportés dans un milieu nutritif retrouvent leur faculté prolifératrice (J. Verne, Vie cellul., 1937, p.145).Divisions cellulaires (ou mitoses), qui témoignent de l'activité prolifératrice des tissus (J. Rostand, La Vie et ses probl., 1939, p.81).− [pʀ
ɔlifeʀatoe:ʀ], fém. [-tʀis]. − 1reattest. 1937 (J. Verne, loc. cit.); de proliférer, suff. -(at)eur2*. |