| PROCLAMATION, subst. fém. A. − Action de faire connaître ou reconnaître par une déclaration publique quelque chose d'officiel. Synon. annonce, déclaration, notification, publication.Proclamation des droits de l'humanité, de la république. Ce fut, en octobre, la proclamation de l'indépendance bulgare et le couronnement du tsar Ferdinand, événement que notre ministre à Sofia, le métèque Paléologue, ne connut, assure-t-on, que par les journaux (Maurras, Kiel et Tanger, 1914, p.XXIV). La proclamation de l'état de siège ne dépend que de vous et peut rendre plus expéditif l'exercice de vos pouvoirs (De Gaulle, Mém. guerre,1954, p.522). − P. méton. Texte officiel, discours par lequel on proclame quelque chose. Synon. appel, avis, communiqué, manifeste, profession* de foi.Faire, rédiger, lire une proclamation. Popelin (...) voit des gens lisant quelque chose contre les murs à la lueur d'allumettes qu'ils enflamment. C'était la proclamation de la République (Goncourt, Journal,1882, p.189).Il était calligraphe. On citait de lui la proclamation de Bonaparte à l'armée d'Italie, tracée en caractères microscopiques et formant, par la disposition des lignes, un portrait du premier consul (A. France, Pt Pierre,1918, p.178). B. − P. ext. Action d'affirmer, d'annoncer hautement quelque chose. Ces messieurs ont parlé d'une vaste proclamation à faire dans le prochain Hermès contre l'armée, le gouvernement, les généraux (Valéry, Corresp.[avec Gide], 1898, p.307). − P. méton. Texte contenant ce qu'on proclame. Dès le matin les affiches blanches (...) avaient averti la population parisienne de cette nouvelle victoire de la «vraie démocratie»; proclamations vraiment point trop mal tournées (Verlaine, Souv. et fantais.,1896, p.302). Prononc. et Orth.: [pʀ
ɔklamasjɔ
̃]. V. proclamer. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. A. 1. 1370, juin «action de proclamer publiquement, solennellement» criées et proclamacions (Ordonnances des rois de France de la 3erace, éd. Secousse, t.5, 1736, p.309); 2. 1694 «écrit, acte par lequel on proclame quelque chose» (Ac.). B. 1680 hist. eccl. «commandement fait par un supérieur à un religieux de se prosterner à terre» (Rich.). Empr. au lat. proclamatio «cris violents», spéc. «cris de réclamation» dans la lang. jur. de la basse époque; au Moy. Âge «plainte en justice» (781-810), «promulgation, proclamation» (xiies. ds Nierm.). Fréq. abs. littér.: 392. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 877, b) 682; xxes.: a) 282, b) 382. Bbg. Dub. Pol. 1962, p.384. _Ranft 1908, p.86. |