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PRIÈRE, subst. fém.
A.− RELIGION
1. Élévation de l'âme vers Dieu (ou une divinité) pour lui exprimer son adoration ou sa vénération, ses remerciements ou actions de grâces, pour obtenir ses grâces ou ses faveurs; acte par lequel on s'adresse aux saints pour obtenir leur intercession auprès de Dieu. Dieu exauce la prière; la prière est exaucée. C'est par la lecture de la Bible, par le respect pour la Bible, par votre obéissance à la Bible, que vous pourrez vous préparer à la rencontre du Dieu de la Bible. Vous rencontrerez Dieu dans la prière, et par la prière, vous vous préparerez à le rencontrer face à face (Monod, Sermons,1911, p. 207).Toute prière est en définitive un acte d'amour, dû à la mystérieuse collaboration de la volonté humaine et de la grâce (Bremond, Hist. sent. relig.,t. 4, 1920, p. 567).V. adoration ex. 4, 6, indignité A 1 b ex. de Martin du Gard et méditation ex. 4 :
1. La prière est louange de Dieu; toute notre vie est cette constante prière, et je n'en veux point connaître d'autre; elle peut être d'amour, de détresse ou d'humilité. Je voudrais qu'elle ne soit que d'amour. Gide, Journal,1894, p. 53.
Homme de prière(s). Personne qui prie souvent et agit conformément à cet état. Il pensait à ces hommes de prières, à telle vieille barbe blanche qu'il connaissait. Ils cherchent Dieu et ils sont humbles (Psichari, Voy. centur.,1914, p. 47).
Maison* de prière.
(Être) en prière. (Être) en train de prier. Lippi (...) : paysage mystérieux, hivernal. La Vierge, les mains jointes, en prière devant l'Enfant-Dieu (Goncourt, Journal,1860, p. 795).
SYNT. Belle, bonne prière; prière simple et vraie; prière mentale, vocale; prière ardente, fervente, humble; prière d'adoration, d'action de grâces, de demande; accent, attitude, esprit de prière; intentions de prière.
P. méton. La prière personnifiée. Blanche et lumineuse fille de toutes les vertus humaines, arche d'alliance entre la terre et le ciel, douce compagne qui tient du lion et de la colombe, la prière vous donnera la clef des cieux (Balzac, Séraphita,1835, p. 324).
2. P. méton. Ensemble de formules par lesquelles on s'adresse à Dieu (à une divinité, à un saint). Dans la chapelle voisine, les litanies de la prière du soir retentissaient en un chant plaintif (Lamart., Voy. Orient,t. 2, 1835, p. 163).Le dimanche qui suivra la rentrée [parlementaire], des prières publiques seront adressées à Dieu dans les églises et dans les temples pour appeler son secours sur les travaux des assemblées (Lois constitutionnellesds Doc. hist. contemp.,1875, p. 40).Récitons d'un cœur commun la prière que le Christ nous a enseignée. (...) récitons-la pour nous tous et pour la paix du monde : « Notre Père qui êtes aux cieux... » (Ambrière, Gdes vac.,1946, p. 195):
2. On nous apprenait aussi des prières, et je me souviens que je les récitais sans broncher d'un bout à l'autre et sans y rien comprendre, excepté ces mots qu'on nous faisait dire quand nous avions la tête sur le même oreiller : « Mon Dieu, je vous donne mon cœur. » Sand, Hist. vie,t. 2, 1855, p. 153.
Prière sacerdotale. Prière adressée par le Christ à son Père au cours de la Cène (Jean XVII). L'essentiel de la grande prière sacerdotale, c'est l'unité de l'Église (Allmen1956).
[Prières de la messe]
Prière eucharistique. Depuis le concile Vatican II, prière remplaçant l'ancien Canon de la messe. V. messe ex. 1.
Prière universelle. Prière qui suit le Credo, dans laquelle sont présentées les intentions de prière de l'assemblée, élargies à celles de l'Église universelle. Voir Nouv. missel des dimanches, Paris, éd. liturg. coll., 1953, p. 235.
[Relig. non chrét.]
[Dans le bouddhisme] Moulin* à prières.
[Dans la relig. musulmane] Tapis de prière. Le muezzin était là (...) devant un grand verre d'absinthe, qu'il battait religieusement, en attendant l'heure d'appeler les croyants à la prière (A. Daudet, Tartarin de T.,1872, p. 129).Nous étions au haut de la mosquée quand le muezzin est monté chanter l'appel à la prière (Gide, Journal,1896, p. 80).V. imam, iman ex. 1.
SYNT. Prière du matin, du soir; prière privée, publique; prière liturgique; prière chantée, lue, récitée; prière des agonisants, des morts; la prière de l'Ave, du Confiteor, du Credo, du Notre Père; prière à l'ange gardien, à saint Antoine, à la Vierge; prière pour la paix; dire, faire, marmonner, réciter sa/ses prière(s); adresser à Dieu des prières; recommander qqn, se souvenir de qqn dans ses prières; se recommander aux prières de qqn; (fam.) faire un bout de prière.
Loc. et expr.
Ne pas oublier qqn dans ses prières. Prier pour lui. Il me jura (...) qu'il voulait (...) se retirer ensuite dans un couvent du Mont Athos. Il promit de ne pas m'oublier dans ses prières (About, Roi mont.,1857, p. 211).Au fig., fam. [Marquant parfois une menace] Penser à lui au moment opportun :
3. [Elle] glapissait (...) que n'importe qui pouvait pénétrer chez vous, que les Français étaient pis que des Boches et qu'elle n'oublierait pas M. le commissaire dans ses prières, il pouvait compter sur elle!... Triolet, Prem. accroc,1945, p. 145.
Expr. fig., fam. Fais ta prière! [Avertissement donné à qqn qui va mourir ou être châtié sévèrement] Faites votre prière, mon gentilhomme (A. Dumas père, Tour Nesle,1832, i, 6, p. 23).
B.− Littér. Demande instante et humble que l'on adresse à quelqu'un pour qu'il accorde une faveur. Synon. adjuration, imploration, supplication.Ardente prière; écouter, entendre la prière de qqn; accéder à une prière; céder aux prières de qqn; rester sourd, demeurer insensible aux prières de qqn; refuser, repousser la prière de qqn. Il veut me quitter, m'abandonner avec mon enfant; il veut prendre la fuite. Je me suis jetée à ses genoux : malgré mes prières et mes pleurs, il est parti (Karr, Sous tilleuls,1832, p. 284).Prières, menaces, et les coups même, ne purent tirer de la fille obstinée autre chose que des larmes d'enfant (Bernanos, Soleil Satan,1926, p. 61).
À la prière, sur la prière de qqn. À la prière du pharaon, Mosché fit cesser le fléau (Gautier, Rom. momie,1858, p. 334).La jeune fille, sur la prière de Meaulnes, avait abandonné son métier (Alain-Fournier, Meaulnes,1913, p. 340).
En partic. Invitation, demande. Accéder à l'aimable prière de qqn. Puis-je, à mon tour, t'adresser une prière, te poser une question? (Benoit, Atlant.,1919, p. 275).
P. ell. Prière de + inf.[Surtout dans le style des annonces, des dépêches, des avis au public] Il est demandé de, on est prié de, vous êtes prié de. Prière de s'asseoir, d'éteindre sa cigarette, de ne pas parler au chauffeur. À la porte, un écriteau fixé avec des épingles arrêta le geste que je faisais déjà : Prière de ne pas sonner (Alain-Fournier, Meaulnes,1913p. 318).[Un télégramme] était signé Jorgan. « Prière donner position à huit heures et détails sur première partie traversée » (Peisson, Parti Liverpool,1932, p. 69).
Loc. inv. Prière d'insérer. V. insérer B 2 a et Grev. 1986, § 464, rem. 4.
Prononc. et Orth. : [pʀijε:ʀ]. Ac. 1694, 1718 : priere; dep. 1740 : prière. Étymol. et Hist. 1. Ca 1140 « demande instante » (Geoffroi Gaimar, Hist. des Anglais, éd. A. Bell, 5375 : preiere); 1316 a la priere de « à la demande de » (Jehan Maillart, Comte d'Anjou, éd. M. Roques, 8119); 1813 prière de + inf. formule de demande (Jouy, Hermite, t. 3, p. 157); 1831 (Lamart., Corresp., p. 164 : avec prière de les insérer l'un et l'autre dans leur prochain numéro); 1935 prière d'insérer (Ac.); 1937 subst. prière d'insérer (ds Romania t. 63, p. 108); 2. 1remoit. xiies. « action de prier, paroles par lesquelles on prie » (Psautier Cambridge, éd. Fr. Michel, 27, 6 : preiere). Du b. lat. precaria « charte de précaire, supplique » 658 ds Nierm., subst. de l'adj. class. precarius « obtenu par prière » après ell. du subst. ds charta precaria, dér. du class. preces, -um « prières, supplications », plus fréq. que le sing. prex, precis, v. prier, dont il a pris la place; pour les formes pri-, v. prier. Prière a éliminé oraison dans la lang. commune (cf. G. Merk ds Mél. Gossen, t. 2, pp. 606-622). Fréq. abs. littér. : 6 921. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 11 421, b) 9 018; xxes. : a) 10 517, b) 8 529. Bbg. Merk (G.). Prière et oraison. In : [Mél. Gossen (C.T.)]. Bern-Liège, 1976, t. 2, pp. 595-634. − Quem. DDL t. 30, s.v. prière d'invérer.