| PRESTIGIEUX, -EUSE, adj. A. − [Corresp. à prestige A] Qui tient du prestige. Les yeux passionnés de ces filles, prestigieuses comme des fées, avaient encore plus de vivacité que les torrents de lumière qui faisaient resplendir les reflets satinés des tentures, la blancheur des marbres et les saillies délicates des bronzes (Balzac, Peau chagr., 1831, p.66). B. − [Corresp. à prestige B] Qui éblouit, fascine, en impose. Endroit prestigieux; bijoux, titres prestigieux. Bientôt je descendis derrière lui dans une demeure souterraine, éblouissante, où éclatait un luxe dont aucune des habitations supérieures de Paris ne pourrait fournir un exemple approchant. Il me parut singulier que j'eusse pu passer si souvent à côté de ce prestigieux repaire sans en deviner l'entrée (Baudel., Poèmes prose, 1867, p.138).Cirque: mot prestigieux pour beaucoup, porte ouverte sur le rêve et la féerie, évocation de souvenirs d'enfance, d'images (Hist. spect., 1965, p.1520). Prononc. et Orth.: [pʀ
εstiʒjø], fém. [-ø:z]. Att. ds Ac. dep. 1835. Étymol. et Hist. 1550 «auquel s'attache l'idée du prodige, du surnaturel» (Guy de La Garde, Phooenix, Epistre ds Hug.); 1556 «qui est sous l'influence d'un prestige, d'un charme» (R. Leblanc, Trad. de Cardan, fo150 rods Gdf. Compl.); 1574 «qui tient du prestige» (Arr. de la cour de parlem. de Dole, ibid.); 1578 «qui opère des prestiges» (La Boderie, Harmon., p.269, ibid.). Empr. au b. lat. praestigiosus «qui fait illusion, trompeur». Fréq. abs. littér.: 139. Bbg. Duch. Beauté 1960, p.106. _Gall. 1955, p.43, 493. |