| PRENEUR, -EUSE, adj. et subst. I. − Adj. Qui a pour fonction de prendre, de prélever. Benne preneuse. MAR. Bâtiment preneur. ,,Celui qui fait une prise`` (Ac. 1935). II. − Substantif A. − Personne ou chose qui prend. 1. [Corresp. à prendre 1reSection II] Un autre danger pour les preneurs de notes est la transcription, à tout le moins indiscrète, des confidences émanées d'amis (Bourget, Tapin, Deux épis., 1927, p.238).Il n'empêche que ce dernier épisode des relations entre Occidentaux n'a pu que satisfaire les preneurs d'otages et leurs protecteurs (Le Monde, 6 févr. 1987, p.1, col. 1): . ... voyez vous-même, dit Delcrous, montrant ce qui avait été le prince d'Olmütz, le preneur de coeurs, l'irrésistible jeune homme à la cravate, devenu cette forme hideuse...
A. Daudet, Pte paroisse, 1895, p.256. 2. [Corresp. à prendre 1reSection V] Ces preneurs d'opium de l'Asie, moins sensibles aux impressions extérieures qu'aux hallucinations du breuvage enivrant (Mérimée, Portr. hist. et littér., 1870, p.113). 3. Spécialement a) MAR. ,,Bâtiment qui en capture un autre`` (Bonn.-Paris 1859). Synon. captureur. b) IMPR. ,,Rouleau d'imprimerie qui prend l'encre à l'encrier de la machine pour la transmettre à la table d'encrage`` (Comte-Pern. 1974). L'encrage est assuré par trois sortes de rouleaux: le preneur dépose sur la table à encrer l'encre qu'il a prise directement dans l'encrier (E. Leclerc, Nouv. manuel typogr., 1932, p.530). c) SPORTS (rugby). ,,Joueur qui prend bien le ballon à la touche`` (Petiot 1982). d) CIN., RADIO. Preneur de son. ,,Technicien chargé de conduire un enregistrement`` (cfpj Presse 1982). B. − DR. COMM. Preneur (à bail). Personne qui prend à bail. Les preneurs à bail, qui vont essayer d'entreprendre le bonheur des peuples, apprendront à leurs dépens la signification du mot catholicisme si souvent jeté comme un reproche à ce vieillard que nous déportons (Balzac, OEuvres div., t.2, 1832, p.467).Fourchevif: Il s'agit d'un bail à cheptel (...) Voici l'article 14, sur lequel j'appelle toute votre attention. Rouquerolle: Allez!... Fourchevif: Le preneur sera tenu de garder le dit cheptel par lui et ses gens (Labiche, Fourchevif, 1859, xii, p.417). C. − Personne disposée à acheter ou à conclure un marché. Synon. acheteur, acquéreur.Être preneur du lot; trouver preneur à bon prix. Courtin: (...) Je vous offre ma fille (...) Je donne cinq cent mille francs (...) Oui ou non. Chavarot: Permettez (...) une proposition aussi inattendue (...) Courtin: Réponse!... J'ai preneur! Chavarot: Je prends! (Labiche, Ptes mains, 1859, i, 13, p.38). Prononc. et Orth.: [pʀ
ənoe:ʀ], fém. [-ø:z]. Att. ds Ac. dep. 1694 (au masc.). Étymol. et Hist.1. Ca 1200 prendeor «celui qui prend» (Moralités sur Job, 359, 3 ds T.-L.); 1269-78 preneours (Jean de Meung, Rose, éd. F. Lecoy, 8210); 2. 1345 «personne qui prend une chose à bail» (Transact., A.N. L 762, pièce 20 ds Gdf. Compl.); 1859 «personne disposée à acheter» (Labiche, Ptes mains, I, 13, p.38); 3. 1908 preneur de vue «cameraman» (Ciné-Journal, 12 janv. ds Giraud 1956); 1934 preneur de son (E. Sarnette, in R. musicale, déc., p.84 ds Quem. DDL t.12); 4. adj. 1962 benne-preneuse «qui sert à prendre» (Rob.). Dér. de prendre*; suff. -eur2*. Fréq. abs. littér.: 84. |