| PREMIÈREMENT, adv. A. − Avant toute chose, tout d'abord, pour commencer. Lorsque Dieu, selon Bossuet, forma les entrailles de l'homme, il y mit premièrement la bonté. Ainsi, l'amour est notre première loi (Proudhon, Syst. contrad. écon., t.1, 1846, p.333).Si le langage avait premièrement pour objet de décrire les choses, l'art de persuader serait une sorte d'arithmétique (Alain, Propos, 1929, p.829). − Rare. Pour la première fois. Nous écoutions les bruits de l'insecte petit et tout oiseau qui chante premièrement (Claudel, Violaine, 1892, i, p.504). B. − [Dans une énumération, suivi de secondement, deuxièmement, (et) puis, (et) ensuite] En premier lieu (abrév. 1o). Synon. primo.Mon maître me charge de vous dire, premièrement qu'il feint de partir avec l'armée, deuxièmement qu'il reviendra cette nuit même, dès qu'il aura donné ses ordres (Giraudoux, Amphitr. 38, 1929, i, 4, p.49): . Pourquoi méprises-tu les portraits de tes ancêtres? Ils s'abîment au grenier; je vais les accrocher dans le corridor. Premièrement, ça fera un peu de couleur, et puis ils sont si naïfs que ça vous entraîne dans des rêveries historiques, lesquelles ne manquent pas de charme...
Flaub.,Corresp., 1877, p.9. − Empl. subst. masc. Ce qui est en premier. Vous connaissez mon premièrement. J'en arrive au deuxièmement (Duhamel, Terre promise, 1934, p.15). Prononc. et Orth.: [pʀ
əmjε
ʀmɑ
̃]. Ac. 1694, 1718: -mie-; dep. 1740: -miè-. Étymol. et Hist. Ca 1135 (Couronnement Louis, éd. Lepage, rédaction AB, 851, p.121). Dér. de premier*; suff. -(e)ment2*. Fréq. abs. littér.: 403. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 657, b) 373; xxes.: a) 431, b) 693. Bbg. Ernst (G.). Der Übersetzungsvergleich als Hilfsmittel wortgeschichtlicher Forschung. Z. rom. Philol. 1973, t.89, pp.191-195. |