| PRAXIS, subst. fém. PHILOS., PSYCHOL. A. − [P. oppos. à gnosis (connaissance) ou à théorie] ,,Activité physiologique et principalement psychique, ordonnée à un résultat`` (Foulq.-St-Jean 1962). Quelle différence y a-t-il donc entre processus et praxis? (...) la praxis se dévoile immédiatement par sa fin: la détermination future du champ des possibles est posée, dès le départ, par un dépassement projectif des circonstances matérielles, c'est-à-dire par un projet (Foulq.-St-Jean1962).V. praxie ex. de Foulq.-St-Jean 1962. − PHILOS. MARXISTE. ,,Ensemble des pratiques par lesquelles l'homme transforme la nature et le monde, ce qui l'engage dans la structure sociale que déterminent les rapports de production à un stade donné de l'histoire`` (Legrand 1972). Il reviendra à Lénine d'élaborer et de mettre concrètement en pratique ce qui malgré tout chez Marx reste encore une notion. La praxis sera organisée et développée en stratégie et en tactique révolutionnaires (Birou1966).[Le marxisme] est essentiellement praxis. Marx s'est toujours gardé de la pure spéculation. «La solution des oppositions théoriques elles-mêmes, écrit-il, n'est possible que d'une manière pratique, par l'énergie pratique des hommes» (Manuscrits, p.94) (Masset1970): . ... la fameuse thèse sur Feuerbach: «Les Philosophes jusqu'ici n'ont fait qu'interpréter le monde. Il s'agit maintenant de le transformer». Cette attitude neuve s'exprime chez Marx par la notion de praxis [it. ds le texte]. Ce serait se tromper de tout au tout que de l'entendre en un sens pragmatiste. Le marxisme ne répond pas à la prétendue supériorité de la pensée sur l'action par une supériorité de l'action sur la pensée. Sa position est autre.
Lacroix, Marxisme, existent., personn., 1949, p.7. B. − Usuel. Action en vue d'un résultat pratique. L'envie (...) de se lancer dans la forme de vacances qui compensera la carence la plus douloureuse (recherche du soleil, de l'air, du sommeil, du silence (...), des sensations imprévues et violentes, etc...). Il nous apparaît donc impossible de dégager une «praxis» du tourisme (ce dont se soucient les professionnels) qui soit rationnelle sans être averti au préalable des modalités des psychologies individuelles ou collectives (Defert, Pol. tour. Fr., 1960, p.45). Prononc.: [pʀaksis]. Étymol. et Hist. 1934 (Karl Marx, Thèses sur Feuerbach ds Morceaux choisis, éd. Lefebvre et Nizan, p.50). Empr. au gr.
π
ρ
α
ξ
ι
ς «action», dér. de π
ρ
α
́
σ
σ
ω «agir»; cf. le lat. médiév. praxis de même sens ca 1255 ds Latham, et l'angl. praxis «id.» dès 1581 ds NED. Fréq. abs. littér.: 11. DÉR. Praxique, adj.a) Philos., psychol. [P. oppos. à gnosique] ,,Qui est relatif ou ordonné à l'action`` (Foulq.-St-Jean 1962). b) Psychol., méd. Qui se réfère à la praxie motrice, à l'action motrice. Même si toute aphasie, observée d'assez près, comporte des troubles gnosiques et praxiques, toute apraxie des troubles du langage et de la perception, toute agnosie des troubles du langage et de l'action, il reste que le centre des troubles est ici dans la zone du langage, là dans la zone de la perception et ailleurs dans la zone de l'action (Merleau-Ponty, Phénoménol. perception, 1945, p.146).V. praxie ex. de Parlebas.− [pʀaksik]. − 1reattest. 1945 (Merleau-Ponty, loc. cit.); de praxis ou de praxie*, suff. -ique*. |