| POURPRIS, subst. masc. Vx. littér. A.− Enceinte, clôture qui entoure un espace. Le pourpris d'un temple, le pourpris d'un champ (Ac.).Et par delà l'allée au vert et haut pourpris, Dans la campagne il est, bien humble et sans feuillée, Un sentier (Sainte-Beuve, Pens. août,1837, p. 331). B.− P. méton. Espace ainsi entouré, enclos, jardin. Il avait coutume chaque soir, en cette charmante maison sise rue Galilée dans le pourpris du Palais-Royal (Hugo, N.-D. Paris,1832, p. 227).Comment lier en une candide gerbe ces fleurs plaintives que les moines cultivèrent dans les pourpris des cloîtres (Huysmans, En route,t. 1, 1895, p. 38).Elle recevait souvent les Dames du ciel dans son petit jardin, contigu au pourpris de l'église (A. France, J. d'Arc,t. 1, 1908, p. 49). C.− Vx. Lieu, local, demeure, habitation. Au premier étage le jeune homme s'arrêta. − Nenni, dit Cornélius. Diable! ce pourpris est le gîte où le roi prend ses ébats (Balzac, MeCornélius,1831, p. 231).Dieu nous garde, si vous êtes chair et os, et, si vous n'êtes pas fantômes, d'héberger en notre pourpris des païennes ou tout au moins des schismatiques (Bertrand, Gaspard,1841, p. 152). − Poét. (Le céleste) pourpris, le pourpris du ciel. Le séjour céleste. Les étoiles éteintes, une à une, jaillissent du néant, comme une procession de candélabres, pour que leur maître regarde, sous le pourpris du ciel, si leur front ne pâlit pas (Quinet, Ahasvérus,1833, 4ejournée, p. 314).Mon soliloque achevé, je me pris à contempler le ciel et son divin pourpris (M. de Guérin, Poés.,1839, p. 103). Prononc. et Orth. : [puʀpʀi]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1165-70 « terrain cultivé, jardin » (Chrétien de Troyes, Erec, éd. M. Roques, 5350); 2. 1553 celestes pourpris « le ciel » (O. de Magny, Les Amours, éd. E. Courbet, 59 ds IGLF). Part. passé empl. subst. de porprendre « investir; occuper; entourer » (dep. ca 1100, Roland, éd. J. Bédier, 805), dér. de prendre*. Fréq. abs. littér. : 18. Bbg. Gohin 1903, p. 309. |