| POUPONNER, verbe Le plus souvent fam. A.− Empl. trans. S'occuper maternellement d'un bébé, le choyer, le dorloter. Sa Lolita de deux mois (...) qu'elle [l'actrice Isabelle Huppert] vient d'arrêter de pouponner pour jouer un personnage vénéreux dans « Cache-Cache », le nouveau film de Christine Pascal (Madame Figaro,17 déc. 1983, no12221, p. 57, col. 4). − En partic. Câliner, bercer un bébé. Quand la Vierge passa devant lui [un arbre], assise sur l'âne et pouponnant Jésus, il s'inclina jusqu'à terre et adora (Arnoux, Calendr. Fl.,1946, p. 189).Elle fit le geste de pouponner un enfant dans le creux de son bras (Druon, Gdes fam.,t. 2, 1948, p. 137). B.− Empl. intrans. 1. Qqf. péj. S'occuper d'un bébé, d'un jeune enfant ou de jeunes enfants. Les femmes, j'entends celles qui sont occupées à chiffonner et à pouponner, ne comprendront sans doute jamais bien pourquoi les hommes vont au café et jouent aux cartes (Alain, Propos,1909, p. 48).Elle a (...) lu dans les magazines qu'il y avait des hommes qui pouponnaient, langeaient, donnaient le biberon (Fr. Dorin, Va voir maman... Papa travaille!Paris, Presses Pocket, 1978 [1976], p. 48). 2. Fam. [En parlant d'une femme] Attendre un enfant. [La République démocratique allemande] a construit (...) des logements occupant les hommes et incitant les femmes à pouponner, sûres qu'elles sont de disposer d'un espace décent pour accueillir l'enfant, ses frères et sœurs (L'Est Républicain,26 janv. 1987, p. 14, col. 3). Prononc. et Orth. : [pupɔne], (elle) pouponne [pupɔn]. Att. ds Ac. 1935. Étymol. et Hist. 1. a) 1810 trans. « traiter comme un poupon, choyer, dorloter » (Molard, Mauv. lang. corr., p. 218); b) 1891 intrans. « s'occuper d'un bébé » (Coulabin, Dict. loc. pop. Rennes); 1914 trans. « s'occuper d'(un bébé) » (Hourticq Hist. art, Fr., p. 278); 2. 1903 intrans. « être, devenir enceinte » (Nouv. Lar. ill.). Dér. de poupon*; dés. -er. DÉR. Pouponnage, subst. masc.,fam., qqf. péj. Action de pouponner (supra A). Lui est mort, et elle (...) épouse tardive, à la maternité rendue impossible par ses organes douloureux, stériles et finalement ectomisés, elle n'a sans doute jamais espéré d'autre joie, parmi celles du mariage, que de pouponner l'enfant d'une autre et, passé l'âge du pouponnage, l'enfant d'une autre lui a donné des coups de pied dans le ventre (A. Sarrazin, La Traversière,Paris, J.-J. Pauvert, 1966, p. 14).Panique latente chez les hommes : si ça continue, que leur restera-t-il? La collaboration, le droit au ménage, au pouponnage et à la fréquentation obligatoire des maternités (Le Figaro Magazine,26 avr. 1986, p. 140, col. 3).− [pupɔna:ʒ]. − 1reattest. 1966 (A. Sarrazin, loc. cit.); de pouponner, suff. -age*. |