| POUPIN, -INE, adj. [En parlant d'une pers.] Qui a le teint frais, coloré; dont le corps potelé et les traits doux et ronds rappellent ceux d'une poupée ou d'un poupard. Ce soir, dînait chez Daudet un petit jeune homme rose, poupin, la bouche en cul de poule (Goncourt, Journal,1884, p. 393).On n'eût soupçonné aucune affinité entre ce bourgeois poupin (...) et la jeune artiste lyrique aux beaux et grands traits, garçonnière et sombre (A. France, Vie fleur,1922, p. 503).− [P. méton.] Bouche, face, figure, joues poupine(s); rire, traits poupin(s). L'Amour aussi est charmant [dans le tableau de Gérard], et ses grandes ailes d'épervier lui ôtent l'air poupin d'un Cupidon de boudoir (Gautier, Guide Louvre,1872, p. 17).La curiosité à son paroxysme marqua tous ses traits jusqu'à faire de ce visage poupin, le temps d'un éclair, une sorte de masque grimaçant (Bernanos, Crime,1935, p. 793). − Empl. subst., rare. Toutes les femmes, les minces, les poupines, les plates, les obèses, les fluettes (...) demandaient [aux herboristes] qu'on leur fît la grâce de dénicher, dans le placard des invendus, un pot de crème, un tube de rouge (L'Œuvre,4 mars 1941). Prononc. et Orth. : [pupε
̃], fém. [-in]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1496 popin « joli, mignon » (J. Molinet, L'Alliance matrimoniale, 111 ds Faictz et dictz, éd. N. Dupire, t. 1, p. 339); 1509 poupin (J. Marot, Voyage de Venise, éd. G. Trisolini, 3400). Dér. de poupée* par substitution de suff. (-in*). Fréq. abs. littér. : 42. Bbg. Lewicka (H.). Dat. de mots. Kwart. neofilol. 1954, t. 1, p. 77. − Pohl (J.). Contribution à l'hist. de qq. mots. Fr. mod. 1963, t. 31, p. 302. |