| POUILLER, verbe trans. A.− Vx ou région. 1. Chercher des poux à (une personne, un animal). Synon. épouiller.Un enfant pouillé par sa mère (Littré). La rue surtout [à Rome] était la salle commune (...) des femmes demi-nues qui pouillaient leurs enfants et s'y peignaient elles-mêmes (Zola, Rome,1896, p. 220).Je caressais Volga distraitement ou je la pouillais, lui arrachant les tiques (Cendrars, Homme foudr.,1945, p. 99). ♦ P. métaph. Les bas côtés étaient souvent déserts, les lampes peu nombreuses éclairaient mal; l'on pouvait se pouiller l'âme sans être vu (Huysmans, En route,t. 1, 1895, p. 3). − Empl. pronom. réfl. Le perdreau rouge (...) aime à se « pouiller » aux heures chaudes dans la poussière d'une terre fraîchement remuée par le labour (Vidron, Chasse,1945, p. 11). − Empl. pronom. réciproque. Je m'avance au milieu d'un grouillement d'enfants maigres et contrefaits; tels d'entre eux nettoient dans les eaux de vaisselle leurs pauvres pieds chaussés d'une crasse squameuse; d'autres se pouillent à la façon des babouins (Milosz, Amour. init.,1910, p. 37). 2. Débarrasser des poux (un vêtement). Il dit à sa femme (...) de lui apprêter ses habits de noces, en lui commandant de pouiller les siens (Balzac, Drame bord de mer,1835, p. 192).Un marchand de bœufs (...) se changeait (...) au rez-de-chaussée, pouillant des habits secs pris au porte-manteau de son cheval (La Varende, Heur. humbles,Phoebé, 1942, p. 105). B.− Vx, fam. Synon. de chanter pouilles*.Empl. pronom. réciproque. Ils se sont pouillés l'un l'autre (Ac.). Prononc. et Orth. : [puje], (il) pouille [puj]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. Ca 1190 « épouiller » (Renart, éd. M. Roques, IX, 8825); 2. 1636 (Monet : Poüiller, quelcun, le traiter de paroles an poüilleus, lui dire poüilles, outrages de mepris). Dér. de l'anc. forme de pou*; dés. -er. Fréq. abs. littér. : 10. Bbg. Spitzer (L.). Frz. habiller. Z. fr. Spr. Lit. 1919, t. 45, p. 369. − Thomas (A.) Nouv. Essais 1904, p. 320, 367. |