| POTINIER, -IÈRE, adj. et subst. Vieilli, fam. (Personne) qui a l'habitude de faire des potins (v. potin1A). Synon. cancanier (fam.), commère, concierge (fam.), jacassier, mauvaise langue (v. ce mot I B 2).Des cancans extravagants faits par les potiniers de lettres sur les uns et les autres (Goncourt, Journal,1890, p.1184).Cette femme maigre (...) mauvaise comme la gale, bavarde comme une pie et potinière comme une concierge (Gyp, Mariage Chiffon,1894, p.47).Qu'il ait eu vent de certains soupçons et des amours qu'elle étalait, ce n'est point douteux, dans le milieu potinier où il vivait à Vienne, en dépit de sa surdité. Les Cahiers de conversations, d'après 1820, montrent que ses amis, bonnes langues, ne le sevraient d'aucun des commérages viennois (Rolland, Beethoven,t.2, 1937, p.571).− [P. méton. du subst.] La conversation de Mirbeau, volontiers potinière, mais de temps en temps avec des envolées au-dessus des potins (Goncourt, Journal,1890, p.1164). REM. 1. Potineur, -euse, subst.,vx et rare, synon.Ah! quel être double que ce potineur hystérique [Lorrain]! (Goncourt, Journal,1894, p.576). 2. Potinière, subst. fém.,vieilli, fam. Lieu où l'on potine. C'est là un salon original, bien neuf, très vivant et très artiste. On (...) y cause aussi bien que dans les meilleures potinières du dernier siècle (Maupass., Notre coeur,1890, p.302).Rome n'est qu'une potinière, un nid à ragots (Arnoux, Rossignol napol.,1937, p.212). Prononc. et Orth.: [pɔtinje], fém. [-jε:ʀ]. Att. ds Ac. 1935. Étymol. et Hist. [1871 subst. «personne qui fait des potins» (Goncourt, Journal, 21 nov. ds Fuchs, p.119)]; 1888 «id.» (Id., Journal, p.872). Dér. de potin1*; suff. -ier*, -ière. On note également le dér. potineur, potineuse «id.» (1872, Larch., p.204), formé à l'aide du suff. -eur2*, -euse. Bbg. Pauli 1921, p.22. |