| POTERNE, subst. fém. A. − FORTIF. Porte dérobée permettant de sortir d'une forteresse; p.ext., porte piétonne; p.méton., le passage qui y conduit. Suivez-moi par ce passage secret, et je vous conduirai jusqu'à la poterne (Dumas père, Reine Margot, 1847, V, 8, p.186).Rue de la Poterne-des-Peupliers (...) son nom rappelle qu'elle conduisait à la poterne des Peupliers de l'ancienne enceinte fortifiée (J. Hillairet,Dict. hist. des rues de Paris, Paris, éd. de Minuit, 1963). B. − P. anal. Voûte située sous un quai. (Ds Littré). Prononc. et Orth.: [pɔtε
ʀn]. Att. ds Ac. dep.1718. Étymol. et Hist. 1. Fin xies. judéo-fr. posterne [?] «petite porte» (Raschi, Gl., éd. A. Darmesteter et D. S. Blondheim, t.1, 851); ca 1140 posterne «porte dérobée dans la muraille d'une fortification» (Geoffroi Gaimar, Estoire des Engleis, éd. A. Bell, 6159); 2. 1845 anal. «voûte sous un quai» (Besch.). Altération, peut-être sous l'infl. des adj. lat. internus, externus, de l'a. fr. posterle, relevé cependant postérieurement (xiiies. Parise la Duchesse, 5 ds T.-L.; cf. 1355 doc. Nîmes ds Du Cange, s.v. posterula), issu du b. lat. posterula «porte de derrière; voie indirecte» (dimin. de postera «porte de derrière», fém. subst. de posterus «qui est derrière») dont est également issu l'a. prov. posterla «poterne» (ca 1300 Vie de St Honorat, éd. I. Suwe, 1881), demeuré dans la lang. mod. aux sens de «poterne», de «rue raide garnie d'escaliers» etc. (Mistral). Fréq. abs. littér.: 164. |