| POTABLE, adj. A. − 1. [En parlant d'une eau] Qui peut se boire sans danger pour la santé. Anton. insalubre, mauvais.Eau non potable; alimentation en eau potable; distribution d'eau potable. Ensuite, ce fut l'eau potable qui manquait absolument. Dans la journée, le grand soleil avait séché les petits réservoirs naturels d'eau de pluie. Il existait bien une pompe, mais elle était trop loin (Zola,Débâcle, 1892, p. 453).Toute eau mauvaise leur devient une eau potable (Péguy,Porche Myst., 1911, p. 277). 2. Vieilli. [En parlant du vin] Qui, sans être excellent, peut se boire. Synon. buvable.Vin potable. (Dict. xixeet xxes.). 3. ALCHIM. Or potable. Solution de chlorure d'or: . Oui. Dans le Vin de l'or! potable!
Même en quantité si notable,
Qu'un chimiste, Dieu m'est témoin!
Peut en extraire, en ses cornues,
Les parcelles y contenues
Ponchon,Muse cabaret, 1920, p. 77. B. − Au fig., fam. 1. Qui, sans être parfait, est conforme aux bons usages de la bienséance. Synon. acceptable, convenable, correct. a) [En parlant d'une pers.] Ça t'apprend à connaître les hommes : des flambards dont pas un sur dix peut faire un amoureux potable (Queneau,Pierrot, 1942, p. 98). b) [En parlant d'une chose] J'espère que je m'en vais entrer dans le devenir, sinon d'une réputation magnifique, du moins d'une dignité potable (Villiers de L'I.-A.,Corresp., 1861, p. 48).À cause du milieu (...) où l'élégance vous fait inviter mais non épouser, aucun mariage «potable» ne semblait pouvoir être pour Albertine la conséquence utile de la considération si distinguée dont elle jouissait (Proust,J. filles en fleurs, 1918, p. 937). 2. Qui n'est ni très bon ni franchement mauvais, qui est passable sans plus. Synon. acceptable.Film, roman potable; résultats potables; temps potable. (Dict. xixeet xxes.). Prononc. et Orth.: [pɔtabl]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. Fin du xiiies. yaue potable (Mahieu le Vilain, Metheores, [ms. de la 2emoitié du xives.], éd. R. Edgren, p. 91, 34); 2. a) ca 1516 or potable (J. Perréal, Remonstrances de Nature, 561 ds Roman de la Rose, éd. Méon, t. 4, p. 148); b) α) 1701 (Fur.: potable, pour signifier, Qui est bon à boire, n'est pas en usage: on ne dira pas, du vin potable); 1732 [éd.] (Le Sage, Les Avantures de M. Robert Chevalier dit de Beauchêne, Paris, E. Ganeau, t. 2, p. 76: c'est un vin si rude, qu'il n'est pas potable);
β) 1756 [éd.] «acceptable» (Léandre grosse, scène 4 ds Théâtre des boulevards, Mahon, G. Langlois, t. 3, p. 201). Empr. au b. lat. potabilis «qui peut être bu», dér. du lat. class. potare «boire». Fréq. abs. littér.: 46. Bbg. Laurent (P.). Contribution à l'hist. du lex. fr. Romania. 1925, t. 51, p. 43. _Quem. DDL t. 7. _Verreault (Cl.). Les Adj. en -able en franco-québécois. In: Travaux de ling. québécoise. 3. Québec, 1979, annexe 1 § 42, p. 194. |