| POT-POURRI, subst. masc. A. − 1. ART CULIN., vx. Ragoût composé de viandes variées et cuites ensemble avec divers légumes. Synon. olla-podrida.Malgré l'aversion de notre ministère pour la Grèce, on peut le comparer à une véritable macédoine, mais, pour parler plus juste, je dirai à un pot-pourri (Mmede Chateaubr., Mém. et lettres, 1847, p. 126). 2. ,,Mélange parfumé obtenu à partir de fleurs fermentées, d'herbes et d'épices, servant à parfumer les demeures et les armoires`` (Bén.-Vaesk. Jard. 1981); p. méton. vase destiné à contenir ce mélange ou des pétales de fleurs séchés. Aux côtés de la Baigneuse sont posés deux pots-pourris de Saxe, d'une forme carrée, aux angles adoucis par un contour rocaille (Goncourt, Mais. artiste, t. 1, 1881, p. 350).Personne (...) ne peut, sans une initiation préalable, ne point confondre, au premier abord, un bouquet créé par un sincère artiste, avec un pot-pourri fabriqué par un industriel, pour la vente des épiceries et des bazars (Huysmans, À rebours, 1884, p. 150). B. − P. anal. ou au fig. 1. MUS. Morceau de musique (légère) fait d'un assemblage de différents airs connus, empruntés à des sources diverses. Pot-pourri de vieilles chansons. La voiturée qui ouvrait le cortège avait entonné et psalmodiait à tue-tête avec une jovialité hagarde un pot-pourri de Désaugiers, alors fameux, la Vestale (Hugo, Misér., t. 2, 1862, p. 107).Elle disait une sorte de pot-pourri populaire et très gai, dont tous les spectateurs entonnèrent immédiatement le refrain: «Ô l'aimable Mayeux!» (Cladel, Ompdrailles, 1879, p. 219). 2. LITT. Composition littéraire faite d'un assemblage de divers textes, souvent sans ordre. L'oeuvre difforme de Jean de Meung (...) a beau n'être, du point de vue de l'art, que fatras et pot-pourri, elle n'en est pas moins le produit d'une verve agile (Faral, Vie temps st Louis, 1942, p. 245). 3. Vieilli. Mélange bizarre, hétéroclite. Un film est un pot-pourri où le meilleur voisine par hasard avec le pire (Cendrars, Dan Yack, Confess. Dan Yack, 1929, p. 264): . J'avais la tête pleine d'art, Éverard avait la tête pleine de politique, Planet l'avait toujours de socialisme. Duteil et le Malgache faisaient de tout cela un pot pourri d'imagination, d'esprit, de divagation et de gaieté.
Sand, Hist. vie, t. 4, 1855, p. 398. Prononc. et Orth.: [popuʀi]. Ac. dep. 1694, Littré: pot pourri (s.v. pot), v. aussi supra ex.; Rob., Lar. Lang. fr.: pot-pourri. Plur. des pots-pourris. V. pot1. Étymol. et Hist. 1. 1564 «ragoût» ([Rabelais], Cinquième livre, ch. XXII ds Gdf. Compl.); 2. a) α) 1787 fig. (L'Estoile, Journal du règne de Henri III, éd. L. R. Lefèvre, p. 534);
β) 1694 littér. (Ac.); b) 1711 [éd.] mus. (Brunetes ou petits airs tendres, t. 3, Avertissement: On a de plus ajoûté une suite de Fragments d'airs, tirez la plus part des Brunetes et des Vaux-de-villes, que leur enchaînement a fait nommer pot-poury; aussi pp. 302-311). Comp. de pot1* et de pourri, part. passé de pourrir*, d'apr. l'esp. olla podrida, v. ce mot. Bbg. Quem. DDL t. 18. |