| POSTHUME, adj. A. − Qui est né après la mort de son père. Fils, fille posthume. Toute donation à titre gratuit est révoquée de plein droit pour cause de survenance d'enfant légitime, même posthume, du donateur (Sandeau, Mllede La Seiglière,1848, p.111). B. − P. anal. 1. Qui paraît, qui est publié (pour la première fois) après la mort de son auteur (artiste, écrivain). Édition, ouvrage, publication posthume. L'anticipation à partir des balances passées et présentes que l'on trouve dans l'article posthume de Lord Keynes (Perroux, Écon. XXes.,1964, p.75): 1. C'est amusant de les comparer [les lithographies de Whistler] à cette série posthume de lithographies non terminées de Gavarni et qui ont été tirées d'après l'état des pierres, après la mort du grand lithographe.
Goncourt, Journal,1895, p.823. ♦ OEuvre(s) posthume(s) et p.ell., absol., empl. subst. masc. Depuis que j'ai pris mon parti de n'écrire peut-être plus que des posthumes, je n'ai plus envie d'écrire rien du tout (Gide, Journal,1931, p.1036). 2. P. ext. Qui suit après le décès de la personne en question. Décoration, récompense, gloire posthume; rendre les honneurs posthumes à qqn. Le triomphe posthume d'Arnauld reste indécis comme au lendemain de sa mort (Sainte-Beuve, Port-Royal,t.5, 1859, p.319): 2. Vous savez qu'elle s'est suicidée... Ce coup l'a beaucoup affecté. Il s'est retiré du monde, par dégoût de soi, consacrant à la pauvre femme une fidélité posthume très farouche...
Chardonne, Épithal.,1921, p.403. − Être (décoré) à titre posthume. Recevoir une décoration après sa mort. − [Dans un cont. fig.] Moi, je crois qu'il y a beau temps que nous sommes morts au moment précis où nous avons cessé d'être utiles. A présent il nous reste un petit morceau de vie posthume, quelques heures à tuer (Sartre, Morts sans sépulture, 1946, i, 1 ds Rob. 1985). REM. Posthumément, adv.,rare. À titre posthume, après le décès de quelqu'un. Papa (...) qui s'occupait alors d'une revue d'art, avait beaucoup fait (...) pour les «lancer», et lui obtenir posthumément la gloire qui lui fut refusée de son vivant (Gide, Geneviève,1936, p.1364). Prononc. et Orth.: [pɔstym]. Att. ds Ac. dep. 1694. DG: posthume ,,et mieux postume``; Grév. Orth. 1962, p.162: ,,L'orthographe régulière aurait (...) dû être postume. Mais l'orthographe posthume, tout erronée qu'elle est, est établie``. V. étymol. Étymol. et Hist.1. 1488 [éd. 1491] «né après la mort du père» (La Mer des Histoires, I, 179d ds Rom. Forsch. t.32, p.131); 2. a) 1680 «publié après la mort de l'auteur (d'un ouvrage)» (Rich.); b) 1727 honneurs posthumes (Fontenelle, Suite des éloges des académiciens de l'Académie royale des Sciences morts depuis l'an 1722, Eloge de M. Newton, p.213). Empr. au lat. posthumus, fausse orth. pour postumus «dernier», superl. de posterus qui, spécialisé en «dernier (enfant), né après la mort du père», a été rapproché de humus «terre», humare «enterrer» (inhumer*). Fréq. abs. littér.: 303. Fréq. rel. littér.: XIXes.:a) 224, b) 444; XXes.: a) 388, b) 625. |