| PORTILLON, subst. masc. A. − Petit panneau mobile, souvent à claire-voie et à battant bas, qui ne ferme que la partie inférieure d'une ouverture assez étroite ou ferme un passage non délimité dans sa partie supérieure. Portillon à claire-voie; franchir, pousser un portillon. Nous passâmes dans le cellier et de là, à travers la porcherie, dans une étable, au fond de laquelle un portillon s'ouvre sur la campagne (Bosco,Mas Théot., 1945, p.292).Il était coincé dans la foule, collé contre sa mère. La vieille bloquait tout le passage au portillon de contrôle, avait retroussé sa robe, fouillait lentement dans la poche de son jupon pour retrouver son billet (Druon,Gdes fam., t.1, 1948, p.29). − En partic. ♦ Ce panneau accolé à la barrière d'un passage à niveau que les piétons peuvent ouvrir pour traverser la voie ferrée lorsque la barrière est baissée. Il traversa la voie en passant par le portillon, car la barrière était déjà fermée pour la nuit (Zola,Bête hum., 1890, p.39).Le premier jour où je la vis de face fut celui de mon départ, au passage à niveau d'Ervy (...). Toute en gris pâle, accoudée à un portillon (...), elle me cria une phrase que je ne pus naturellement entendre (Giraudoux,Bella, 1926, p.79). ♦ Portillon (automatique). Ce panneau situé au bout du couloir d'accès au quai qui était fermé par le contrôleur des billets ou se fermait automatiquement à l'entrée d'une rame de métro dans la station et restait fermé jusqu'au départ de cette rame et qui, actuellement, n'est fermée que pour limiter l'affluence des voyageurs sur le quai. Elle apercevait le portillon d'accès au quai, et l'employé qui poinçonnait les billets (Martin du G.,Thib., Été 14, 1936, p.313): . Elle changea de métro dans un état d'égarement, horrifiée par ces dédales, ces courses vers un portillon automatique qui se ferme sous votre nez, ces portillons qui vous manoeuvrent comme un bétail, comme si vous étiez un troupeau de porcs que sériaient des machines, dans une usine d'Amérique...
Montherl.,J. filles, 1936, p.985. − Ça se bouscule au portillon ♦ Fam. [À propos de pers.] Il y a foule; en partic., il y a beaucoup de candidats. [Suivi d'un déterm.] Passé le début, où les idiots et les traîtres se bousculaient au portillon nazi, le recrutement devint difficile (Ambrière,Gdes vac., 1946, p.145).Des héros et des saints. Des criminels et des victimes. On se bouscule au portillon du Who's who rétrospectif de 1984 (Le Monde loisirs, 30-31 déc. 1984, p.ii, col. 1). ♦ Pop. [À propos d'une pers.] S'embrouiller en voulant parler trop vite. (Dict.xxes.). B. − Petit panneau mobile servant à obturer une ouverture, assez étroite, délimitée de toutes parts. Elle poussa du pied le portillon du poêle, fit quelques pas dans la chambre (Martin du G.,Thib., Sorell., 1928, p.1244).Quittant la chambre de navigation, il se dirige vers l'arrière de l'avion (...). Il redescend (...) et se rend dans le couloir transversal, auprès du mécanicien Favart penché sur ses groupes moteurs, pour parvenir auprès de lui, il a ouvert un portillon étanche, puis l'a refermé (R. Chambe,Enlevez les cales!Paris, éd. Baudinière, 1935, p.221). Prononc. et Orth.: [pɔ
ʀtijɔ
̃]. Att. ds Ac. 1935. Étymol. et Hist. 1601 «petite porte» (Aubigné, Histoire Universelle, II, 21 ds Littré); spéc. 1867, 23 juill. «petite porte à claire-voie qui permet aux piétons de traverser la voie du chemin de fer» (Ordre de police, ibid.). Dér. de porte1*; suff. dimin. -illon (v. -ille et -on). Fréq. abs. littér.: 42. |