| PORCHERIE, subst. fém. A. − Local où l'on tient les porcs (synon. soue); bâtiment ou ensemble de bâtiments spécialement conçus et adaptés pour l'élevage intensif des porcs. Désinfecter une porcherie. Voilà la porcherie où il a passé sa dernière nuit, si basse qu'il ne pouvait s'y tenir qu'à genoux (Dorgelès,Croix de bois, 1919, p.170).Au delà, on apercevait les quatre auges désertes de la porcherie (Bosco,Mas Théot., 1945, p.106).L'amélioration des rendements obtenus, par exemple dans les porcheries industrielles, entraîne sur le marché des volumes croissants de produits (Wolkowitsch,Élev., 1966, p.48). B. − P. anal. ou au fig. 1. Lieu d'une saleté repoussante. Synon. écurie.Il disait volontiers dans les dernières années que Paris était une porcherie: «Taisez-vous, je ne veux pas vous entendre, regardez les autres capitales» (Barrès,Cahiers, t.11, 1918, p.345). 2. Vieilli. Acte, comportement, attitude suscitant un profond dégoût moral ou intellectuel. Synon. cochonnerie (fam. et pop.), saleté.Obtenir un semblable triomphe en étalant l'ignominie absolue (...) en prostituant les regards de l'enfance, irréparablement déflorée au contact de ces porcheries, c'est un peu plus fort (Bloy, Désesp., 1886, p.223). −(...) cela ne vous dégoûte point? −Si, je me dégoûte −mais après que mes porcheries sont satisfaites. −Si seulement je pouvais arriver au vrai repentir (Huysmans,En route, t.1, 1895, p.120). Prononc. et Orth.: [pɔ
ʀ
ʃ
ə
ʀi]. Att. ds Ac. dep. 1878. Étymol. et Hist.1. Ca 1150 «troupeau de porcs» (Roman de Thèbes, éd. G. Raynaud de Lage, 6986); 2. 1302 «toit à porcs» (Gauthier, Lombards des 2 Bourgognes, 145 ds Fonds Barbier); 3. 1842 «endroit sale» (Ac. Compl.). Dér. de porc*; suff. -erie*. Fréq. abs. littér.: 30. |