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POPULEUX, -EUSE, adj.
A. −
1. Qui est très peuplé, qui regroupe une population nombreuse. État, faubourg, pays populeux; cité, région populeuse. Les Touchard père et fils avaient acquis le monopole du transport pour les villes les plus populeuses, dans un rayon de quinze lieues (Balzac,Début vie, 1842, p.302).La Chine, la Russie sont beaucoup plus populeuses que les nations les plus civilisées de l'Europe (Durkheim,Divis. trav., 1893, p.243).
2.
a) Qui est habité, fréquenté par de nombreuses personnes; où la foule est dense. Des monceaux de ruines et de décombres gisaient entassés sur ce vaste espace, occupé quelques heures auparavant par des maisons populeuses (Toepffer,Nouv. genev., 1839, p.290).J'allais sans savoir où, par les petites rues encore populeuses et violemment éclairées (...) l'animation de la ville, à deux heures et demie du matin, est une chose proprement espagnole (Montherl.,Pte Inf. Castille, 1929, p.609):
. ... Parent, malgré lui, par instinct, allait vers les grandes rues illuminées et populeuses. La lumière et la foule l'attiraient, l'occupaient et l'étourdissaient. Puis, quand il était las d'errer, de vagabonder dans les remous du public, quand il voyait les passants devenir plus rares, et les trottoirs plus libres, la terreur de la solitude et du silence le poussait vers un grand café plein de buveurs et de clarté. Maupass.,Contes et nouv., t.2, M. Parent, 1886, p.611.
b) En partic. Habité, fréquenté par des gens de condition modeste, des gens du peuple. Synon. populaire.Pour les gens accoutumés aux splendeurs de la vie, est-il en effet rien de plus ignoble que le tumulte, la boue, les cris, la mauvaise odeur, l'étroitesse des rues populeuses? (Balzac,Langeais, 1834, p.216).Là-bas, dans les quartiers populeux, resserrés et noirs, dans le Paris commerçant et ouvrier, on ne connaît pas cette jolie brume matinale qui s'attarde aux grandes avenues (A. Daudet,Nabab, 1877, p.3).
B. − Rare. Qui se reproduit en grand nombre. Le nénuphar, ami de l'humide séjour, Destructeur des plaisirs et poison de l'amour, Et ces rameaux vivans, ces plantes populeuses (Delille,Homme des champs, 1800, p.118).Les Asiatiques, populeux comme les insectes, labourent la terre avec la même patience (Bern. de St-P., Harm. nat., 1814, p.61).
Prononc. et Orth.: [pɔpylø], fém. [-ø:z]. Att. ds Ac. dep. 1798. Étymol. et Hist. 1491 populeux «très peuplé» (Octovien de Saint-Gelais ds H.-J. Molinier, Essai biographique et littéraire sur O. de Saint-Gelais, 36 d'apr. Fonds Barbier); 1500 populoze ville (Jean d'Auton, Chron. Louis XII, éd. R. de Maulde La Clavière, t.1, p.92); 1553 Populeuses républiques (Albert, Archit., trad. I. Martin, 3a d'apr. Vaganay ds Rom. Forsch. t.32, p.130). Empr. au lat. imp. populosus «nombreux, peuplé», dér. de populus (v. peuple). Fréq. abs. littér.: 182. Bbg. Gohin 1903, p.318.