| POPULARISER, verbe trans. A. − Vieilli. Populariser qqn.Rendre populaire, faire acquérir (à quelqu'un) les faveurs, l'affection du peuple, du plus grand nombre. Rien ne popularise plus un roi que d'être d'un accès facile (Ac.1835).J'espère beaucoup de cette résolution: elle popularisera le roi sans l'avilir; elle lui donnera la grâce d'un sacrifice quand il serait possible qu'on en fît une victime (Staël, Lettres jeun., 1789, p.334). − Empl. pronom. réfl. En 1788, Louis XVI paraissant vouloir abjurer le despotisme, mais uniquement pour se Populariser un moment, invita tous les hommes éclairés à lui dire la vérité (MercierNéol. Suppl.1801). B. − Populariser qqn, qqc.Faire connaître (quelqu'un ou quelque chose), propager, répandre (quelque chose) parmi le peuple, le plus grand nombre. L'égalité sera peut-être un droit, mais aucune puissance humaine ne saura le convertir en fait. Il serait bien utile pour le bonheur de la France d'y populariser cette pensée (Balzac, Langeais, 1834, p.217).Vous n'ignorez point que c'est lui [Baudelaire] qui a fait connaître et popularisé Poe en France (Mallarmé, Corresp., 1876, p.111).Ce fut en 1896 que la fondation du Daily Mail popularisa en Angleterre le journal à un demi-penny (Civilis. écr., 1939, p.36-7). − Empl. pronom. réfl. [Le marquis de Fayolle] voulut profiter de l'occasion pour se populariser dans un pays où il était encore à peu près inconnu (Nerval, Fayolle, 1855, p.101). − Empl. pronom. passif. Il venait de lancer son invention, le parapluie à godet, qui plus tard devait se populariser (Zola, Bonh. dames, 1883, p.581). C. − Rare, péj. Mettre à la portée du plus grand nombre. Synon. vulgariser.Populariser la science. [Ce] phénomène regrettable particulièrement propre à notre époque consiste à simplifier, à populariser l'art (...) à présenter au peuple comme sien un art qui est fait de déchets de la civilisation (Lifar, Danse, 1938, p.275). Prononc. et Orth.: [pɔpylaʀize], (il) popularise [pɔpylaʀi:z]. Att. ds Ac. dep. 1798. Étymol. et Hist.1. 1622 se populariser «devenir courant, se répandre chez un grand nombre d'usagers» (N. Bergier, Hist. des gr. chemins de l'emp. romain, 748 ds Fonds Barbier), rare, considéré comme mot nouv. chez St Evremont cité par Bellegarde (Réflexions sur le ridicule et les moyens de l'éviter, 2eéd. 1697 ds Brunot t.4, p.495); 2. 1789 «présenter au peuple sous un jour favorable, rendre populaire» (Staël, loc. cit.); 3. 1808 «propager parmi le peuple, rendre accessible au peuple» (J. Delille, Trois règnes, Discours prél. ds Littré). Dér. sav. de populaire*; suff. -iser*. Fréq. abs. littér.: 55. DÉR. Popularisation, subst. masc.Action de populariser (supra B); résultat de cette action. Popularisation de l'art, d'une idée, de la science. Le ski demeure dans l'ensemble un sport assez peu démocratique, ce qui risque de limiter la «popularisation» de ses termes et images (Comment parlent les sportifsds Vie Lang., 1954, p.141).− [pɔpylaʀizasjɔ
̃]. − 1reattest. 1846 (Besch. Suppl.); de populariser, suff. -(a)tion*. BBG. −Gohin 1903, p.280. _ Quem. DDL t.11. |