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POMPON, subst. masc.
A. −
1. Assemblage de fils (de laine ou de soie notamment) en forme de boule, de touffe plus ou moins sphérique, servant d'ornement, en particulier dans le costume et l'ameublement. Synon. houppe.Pompon de laine, de couleur; chapeau à pompons; béret à pompon rouge des marins; pompons, rubans et dentelles. Des mules en tenue de gala, housse de sparterie bleue et blanche, pompons rouges, grelots d'argent (A. Daudet, Lettres moulin, 1869, p.153).Les rideaux de la salle à manger; feuillages chocolat sur marron clair, bordés de pompons (Mauriac, Destins, 1928, p.26).V. béret ex. 3:
1. De longs raisonnements ne sont pas nécessaires pour faire comprendre la différence qui existe entre la masse des accessoires militaires −tambours, clairons, canne du tambour-major, pompons, épaulettes −et le drapeau. Arts et litt., 1936, p.64-9.
Au fig. Ornement de peu de valeur. La langue poétique intermédiaire dans laquelle Jean Polonius se produisit (...) est noble, saine, pure, dégagée des pompons de la vieille mythologie (Sainte-Beuve, Portr. contemp., t.3, 1840, p.296).On écrit bien, lorsqu'on exprime une idée ou une sensation par le mot juste. Tout le reste n'est que pompons et falbalas (Zola, Romanc. natur., 1881, p.303).
2. P. anal. Ce qui a la forme d'un pompon. Encore deux ou trois jours et les noisettes auront leurs pompons (Erckm.-Chatr., Ami Fritz, 1864, p.58).Un géranium rouge incline ses pompons pour saluer chaque souffle (Estaunié, Vie secrète, 1908, p.55).V. acaule ex. 2.
Rose pompon. Variété de rose à petites fleurs sphériques. Elle avait une robe de safran pâle, relevée par trois bouquets de roses pompon mêlées de verdure (Flaub., MmeBovary, t.1, 1857, p.56).
B. − Loc. fig.
1. Fam. [Gén. avec une valeur iron.]
Qqn a/tient le pompon; le pompon revient/est (ou un verbe équivalent) à qqn. Quelqu'un l'emporte sur les autres. Le pompon demeure décidément à M. Georges Berry: «Que Dreyfus soit innocent ou coupable, je ne veux pas la révision.» Il a dit ce mot formidable qui doit rester comme l'expression d'un temps (Clemenceau, Iniquité, 1899, p.349):
2. Le manque absolu de tact, c'est la spécialité du normalien, de l'universitaire qui se fait badin et léger, et en cette spécialité de gaffeur pignouf, About avait le pompon! Goncourt, Journal, 1889, p.1084.
À lui (moi, toi, etc., qqn) le pompon! Garibaldi a ici de fortes sympathies: «À Garibaldi le pompon!» est l'opinion du troupeau, exprimée par une de ces dames (Goncourt, Journal, 1860, p.791).Tu es le président de la république des débrouillards; à toi le pompon! (Giono, Baumugnes, 1929, p.182).
C'est le pompon! ,,C'est le comble`` (Carabelli, [Lang. fam.], s.d.).
2. Pop., vieilli. Avoir son pompon. Être un peu ivre. Synon. être pompette.J'avais mon pompon En r'venant d'Suresnes (France1907).
Prononc. et Orth.: [pɔ ̃pɔ ̃]. Att. ds Ac. dep. 1762. Étymol. et Hist. 1. 1556 «houppe de laine, de soie servant d'ornement» (doc., Paris ds B. de la Sté de l'hist. de Paris et de l'Ile-de-France, t.43, 1916, p.52); 1798 «accessoire de l'uniforme militaire» (Pièces de la procédure criminelle tenue contre les accusés de l'affaire d'Orgères [t.3] Seconde division, 1èresection, no283: un ponpon militaire, en laine aux trois couleurs); 2. 1826 à moi le pompon «à moi la gloire de premier» (Carmouche ds Esn.); 1858 avoir le pompon «l'emporter» (Larch., p.658); 1863 pompon «soldat ivrogne» (Fr. de Reiffenberg, La Vie de garnison ds Rigaud, Dict. arg. mod., 1881, p.305); 1888 avoir son pompon «être un peu ivre» (Villatte d'apr. FEW t.9, p.142b); 3. 1836 rose pompon (Gautier, Nouvelles, 224 ds Mat. Louis-Philippe, p.262). Orig. incertaine. Selon Bl.-W.3-5et FEW t.9, p.143a, le mot serait issu d'un rad. onomat. pomp- exprimant la rondeur, var. de pimp- (v. pimpant). Selon J. Orr ds R. Ling. rom. t.29, 1965, pp.1-14, il serait une var. nasalisée de poupon* «tétine», puis «poupée de chiffon», d'où «assemblage de chiffons, pompon», mais cette hyp. est mal fondée historiquement et sémantiquement. Fréq. abs. littér.: 112.