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* Dans l'article "POMPE2,, subst. fém."
POMPE2, subst. fém.
A. − Appareil destiné à faire circuler un fluide (en général un liquide) en l'aspirant, le refoulant ou en le comprimant. Pompe aspirante et foulante*; corps de pompe. C'est signe de grand hiver. Je ferai habiller de paille la pompe. D'ailleurs, la tortue s'est déjà enterrée (Colette,Sido, 1929, p.39).
Amorcer la pompe. V. amorcer C 1 a.Au fig. Les Willot, eux, reviennent en force. Et surenchérissent soudain sur Bidermann: (...) un pool bancaire, Crédit lyonnais en tête, leur prêtera les 128 millions de francs qu'ils estiment nécessaires pour «amorcer la pompe» chez Boussac (Le Point, 8 sept. 1980, p.87, col. 3).
En partic.
1. Pompe à + subst.
Pompe à chaleur. ,,Appareil ou système d'échangeurs qui permet d'emprunter de la chaleur à un milieu extérieur, et de l'utiliser pour le chauffage de l'eau sanitaire, la climatisation des locaux`` (Gilb. 1980). Synon. thermopompe (infra rem.), pompe thermique, thermodynamique.
Pompe (à eau, à huile, à essence). Pompe spéciale du moteur à explosion. Il avait critiqué le montage d'une pompe à huile (Saint-Exup.,Vol nuit, 1931, p.93).Encore fallait-il assurer l'alimentation du carburateur dans de bonnes conditions. La pompe mécanique représente une solution simple (Tinard,Automob., 1951, p.331).La pompe à reprise mécanique Solex (Chapelain,Techn. automob., 1956, p.107).Cette huile va nettoyer les canalisations, la pompe et le carter (Chapelain,Techn. automob., 1956, p.169).
Pompe (à essence). Appareil de distribution de carburants; p.méton., station-service. Synon. distributeur.Prix (de l'essence) à la pompe. V. banque1ex. 2.
Pompe à feu* (vx).
Pompe à graisse. ,,Appareil composé d'un cylindre où le lubrifiant est comprimé par un piston avant d'être injecté dans les graisseurs`` (Lar. encyclop.).
Pompe à pneumatique, à bicyclette, à vélo (fam.). Pompe refoulant l'air destiné à gonfler les chambres à air de bicyclette ou de moto. Un extincteur de la grosseur d'une pompe à bicyclette (Chapelain,Techn. automob., 1956, p.331).
CHIR., ODONTO-STOMATOL. Pompe à salive. Appareil servant à pomper l'excès de salive de la bouche. Bronchoscopie et oesophagoscopie (...) Pompe à salive de Brunings complète avec un embout (Catal. instrum. chir.[Duffaud], av. 1914, p.61).
P. anal., PHYSIOL. Pompe à sodium. ,,Processus actif qui intervient au niveau de la membrane cellulaire et par lequel les ions de sodium sont chassés de la cellule dans le liquide extracellulaire à mesure de leur pénétration`` (Méd. Biol. t.3 1972). Synon. pompe membranaire.Cette action facilitant le travail de la «pompe à sodium» (R. Schwartz,Nouv. remèdes et mal. act., 1965, p.59).
PHYS. Pompe à vide*.
2. Pompe de + subst.
Pompe de cale. Pompe placée dans la chambre des machines d'un navire, destinée à extraire l'eau qui s'amasse dans les fonds (d'apr. Gruss 1952).
Pompe à/d'incendie. Appareil destiné à alimenter des lances d'incendie. (Dict.xixeet xxes.).
Pompe d'/à injection. Appareil qui remplace le carburateur et qui introduit directement le combustible sous pression dans les cylindres (d'apr. Lar. agric. 1981). La pompe d'injection expédie sous pression aux injecteurs qui s'ouvrent le gas-oil aux cylindres; c'est le circuit d'injection (Chapelain,Techn. automob., 1956, p.269).
Pompe d'exhaure. V. exhaure ex. de J. Cahen, Bruet.
Pompe de vidange. Synon. pop., vulg. pompe à merde.
3. Pompe + adj.
Pompe alimentaire. ,,Appareil d'alimentation ayant pour but de fournir aux chaudières l'eau nécessaire au remplacement de celle vaporisée`` (Gruss 1952). La turbine à gaz ne nécessite ni chaudière, ni pompes alimentaires (Le Masson,Mar., 1951, p.111).
Pompe cardiaque. ,,Appareil destiné à suppléer la fonction cardiaque`` (Lar. encyclop.).
Pompe électromagnétique. ,,Pompe à métaux liquides basée sur le principe du moteur électrique`` (Nucl. 1964).
Pompe solaire. ,,Pompe alimentée par un moteur transformant le rayonnement solaire en énergie mécanique`` (Vauge 1980).
B. − P. anal.
1. Serrure à pompe. Serrure de sûreté dans laquelle la clef, pour agir sur le pêne, doit repousser un ou plusieurs ressorts. (Dict. xxes.).
2. Fusil à pompe. Fusil dont le devant glisse en arrière par un mouvement du bras gauche qui pompe une cartouche dans le magasin et la fait monter dans la chambre (d'apr. Burn. 1970).
3. Fam. Pompe à finances/(plais.) à phynances. Le fisc, qui prélève l'argent des contribuables; fourniture d'argent. La France (jamais nommée ici) ne se contente pas d'entretenir des rapports économiques «privilégiés» avec le pays [en Afrique] riche en uranium. Elle continue de surveiller étroitement l'orientation politique. (...) Il s'agit de rester sages et bien-pensants, sinon arrêt de la pompe à phynances (Le Nouvel Observateur, 23 avr. 1978, p.100, col. 2).
C. − Arg., pop., le plus souvent au plur.
1. ,,Mouvement de culture physique consistant à relever, en poussant sur les bras, le corps allongé à plat ventre au sol`` (Lar. Lang. fr.). Faire dix, quinze, vingt pompes (Lar. Lang. fr.).
2. Chaussure et, p.méton., pied. Recevoir un coup de pompe. Je vais lui refiler un grand coup de pompe dans les miches (Céline,Mort à crédit, 1936, p.14).Ses pompes lui faisaient souvent si mal, qu'il se versait des petits morceaux de glace à même les godilles (Céline,Mort à crédit, 1936, p.368).
Locutions
Être, marcher à côté de ses pompes. Avoir perdu le sens des réalités, être dans un état anormal. (Ds Rey-Chantr. Expr. 1979). Y avait pas de raison pour que je marche toujours à côté de mes pompes après avoir libéré la France (A. Boudard,Le Café du pauvre, Paris, Le Livre de poche, 1985 [1983], p.168).
À toute(s) pompe(s). À toutes jambes, à toute vitesse. Courir à toutes pompes. Elle est redescendue à toutes pompes (Céline,Mort à crédit, 1936, p.489).Il entendit tout près de lui un grand cri, un cri de femme, un cri de peur. Il envisagea tout d'abord, comme première possibilité immédiatement réalisable, de cavaler à toute pompe dans une direction opposée (Queneau,Pierrot, 1942, p.180).
3. Coup de pompe. Accès de fatigue soudain. Avoir un coup de pompe. Dangereux coups de pompe (Le Point, 6 sept. 1982, p.52).
4. Arg. milit., vieilli. (Soldat de) 2epompe. ,,Soldat de deuxième classe`` (Riv.-Car. 1969). On m'a nommé caporal-chef (...). Malheureusement, ça ne durera pas, bientôt, pour quelques peccadilles, je vais être cassé, réduit deuxième pompe (A. Boudard,Le Café du pauvre, Paris, Le Livre de poche, 1985 [1983], p.134).
REM. 1.
-pompe, élém. de compos.entrant dans la constr. de qq. subst.V. autopompe, bateau-pompe et aussi:
Thermopompe, subst. fém.Synon. de pompe à chaleur (supra A 1). (Ds Quillet 1965).
2.
Pomperie, subst. fém.,industr. pétrolière. Station de pompage de raffinerie, de dépôt ou de pipe-line. (Dict.xxes.).
Prononc. et Orth.: [pɔ ̃:p]. Homon. et homogr.: pompe1, 3. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist.1. a) 1440-41 «machine permettant d'aspirer ou de refouler un liquide» (doc. ap. L.-A. Jouen, Comptes ... du manoir épiscopal de Rouen, p.229; cf. aussi p.253 [en 1448-49]: pour avoir remis la pompe de la fosse de la court [...] a point pour traire les eaues d'icelle fosse); 1680 pompe aspirante (Rich.); 1722 pompe à incendie (Mém. de l'Académie des sciences, p.122 ds Brunot t.6, p.419, note 14); b) 1929 pompe à essence (Giono, Baumugnes, p.120); c) 1953 pompe de chaleur (Lar. 20eSuppl.); 1963 pompe à chaleur (Lar. encyclop.); 2. a) 1848 pompe aspirante «chaussure percée» (d'apr. Esn.); 1869 pompe «chaussure» (Berry, ibid.); b) 1884 «pied(s)» (ibid.); 1921 courir à toutes pompes (ibid.); 3. 1898 serrure à pompe (DG); 4. 1922 coup de pompe «accès de fatigue extrême» (d'apr. Esn.); 5. 1936 pompes «mouvement de culture physique» (Revue Sports, boxe ds IGLF). Prob. empr. au m. néerl. pompe, de même sens (att. dep. 1463 au sens de «conduite d'eau souterraine», dep. 1556 au sens 1 a du fr.), prob. d'orig. onomat. (FEW t.16, p.645b; Valkh.; De Vries Nederl.). Cf. aussi l'angl. pump «pompe», att. dès ca 1440 (NED). Au sens 1 c, calque de l'angl. heat pump (dep. 1894 ds NED Suppl.2).
STAT. − Pompe1 et 2. Fréq. abs. littér.: 1325. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 2780, b) 1659; xxes.: a) 1668, b) 1369.
DÉR.
Pompiste, subst.a) Personne qui distribue l'essence à une station-service; gérant d'une station-service. Le chèque-essence a été supprimé en 1964 (...). La mise au point de la réglementation (quantité allouée, pièces justificatives, circuits de remboursement au pompiste et mesures de contrôle) avait réclamé de longues négociations (Jocard,Tour. et action État, 1966, p.218).b) Subst. masc. ,,Matelot affecté au service des pompes de chargement et de déchargement à bord d'un pétrolier`` (Gruss 1952). Pompiste mécanicien. c) Subst., chir. «Les pompistes», ou techniciens en circulation extra-corporelle, sont des infirmiers ou des médecins ayant suivi une formation spécialisée qui leur permet d'assurer la surveillance des appareils de circulation extra-corporelle, outillage indispensable à de nombreuses interventions de chirurgie cardio-vasculaire (Le Monde, 18 sept. 1981, p.25 ds Rob. 1985). [pɔ ̃pist]. 1resattest. a) 1926 «ouvrier en pompes» ([Jacquelot, Lex], Le Lang. pop. de Mâcon et des environs, p.94), 1952 «matelot affecté au service des pompes à bord d'un pétrolier» (Gruss), b) 1933 «personne préposée à la distribution de l'essence» (Thérive, Querelles de lang., t.2, p.186); de pompe2, suff. -iste*.
BBG.Chautard Vie étrange Argot 1931, p.213. _ Quem. DDL t.6, 9.