| POMPETTE, adj. Pop. et fam. Légèrement ivre, éméché. Quand il est à jeun, il est républicain; quand il est pompette, il devient royaliste, et, quand il est soûl, il est anarchiste (H. Bataille,Maman Colibri, 1904, I, 2, p.5).Il était un brin pompette lorsqu'il proposa à sa femme de danser la bourrée (Dabit,Hôtel Nord, 1929, p.26).Prononc.: [pɔ
̃pεt]. Étymol. et Hist. 1808 «un peu ivre, éméché» (Hautel). Orig. incertaine. Bl.-W.1-5, FEW t.9, p.142a et J. Orr, Pompon et pompette (R. Ling. rom. t.29 1965, pp.1-14) s'accordent à y voir le même mot que pompette «noeud de rubans, pompon» (dep. 1472 ds Gdf.). Alors que Bl.-W. et FEW font remonter celui-ci à un rad. onomat. pomp- exprimant la rondeur et rapprochent pompette «ivre» de l'expr. nez à pompettes «nez violacé, nez d'ivrogne» (1542, Rabelais, Pantagruel, I, éd. V.-L. Saulnier, p.12), J. Orr part de poupette «poupée (de chiffons)» (qui serait issu de la famille de poupée*), dont pompette serait une var. nasalisée qui aurait pris le sens de «noeud de rubans, pompon» puis, par l'intermédiaire d'une loc. non att. avoir sa pompette, être en pompette «être paré, sur son trente et un», celui de «content ou fier de l'être», «gai», et enfin «ivre». Cette hyp. repose cependant sur un cheminement sém. complexe et dont plusieurs élém. ne sont pas att. Le FEW t.9 p.143b, note 1 et J. Orr, loc. cit., p.10 s'accordent aussi pour reconnaître une infl. possible de pomper* «boire», qui date de la même époque que pompette «ivre». Bbg. Quem. DDL t.21. _ Steinmetz (H.). Galloromanische Bezeichnungen für betrunken... Bonn, 1978, p.7, 26, 27, 94. |