| POMMELER (SE), verbe pronom. A. − 1. [Le suj. désigne la robe d'un cheval] Se couvrir de taches rondes grises et blanches. Ce cheval commence à se pommeler (Ac.). 2. [Le suj. désigne le ciel] Se couvrir de petits nuages arrondis. Synon. moutonner.Le ciel se pommelait d'ouates éclatantes, se tendait, comme dans les vieilles soieries, de bleus tendres (Châteaubriant, Lourdines, 1911, p.49). − Empl. trans. Des nuages s'étirent contre le ciel qu'ils pommellent (Maran, Batouala, 1921, p.49). − P. anal. Prendre l'aspect de petits nuages ronds: . On discerne mieux maintenant la forme des «arrivées»: à chaque coup, un flocon blanc soufré, souligné de noir, se forme, en l'air, à une soixantaine de mètres de hauteur, se dédouble, se pommelle, et, dans l'éclatement, l'oreille perçoit le sifflement du paquet de balles que le flocon jaune envoie furieusement sur le sol.
Barbusse, Feu, 1916, p.229. B. − [Le suj. désigne certains légumes] Prendre une forme de pomme. Synon. pommer.À l'exception d'un carré où se pommelaient quelques choux aux feuilles veinées et vert-de-grisées (Gautier, Fracasse, 1863, p.3). REM. Pommelure, subst. masc.a) [Corresp. à supra A 1] Taches de chevaux pommelés (d'apr. Guérin Suppl. 1895). b) [Corresp. à supra A 2] Formation nuageuse prenant un aspect de pomme. Les nuages sont épars, il y a des balayures, les nuages se rassemblent en troupeaux; puis vous voyez des pommelures, des vapeurs, enfin des cumulus (Champfl., Bourgeois Molinch., 1855, p.18).P. anal. Les silhouettes gesticulantes des hommes, les pommelures de fumée qui jaillissaient de leurs fusils (...) tout cela n'était plus pour elles [les bêtes] qu'une fantasmagorie barbare (Genevoix, Dern. harde, 1938, p.23). Prononc. et Orth.: [pɔmle], (il se) pommelle: [pɔmεl]. Att. ds Ac. dep. 1694. Conjug. V. jeter. Étymol. et Hist. V. pommelé. |