| POMMADER, verbe trans. A. − Enduire de pommade (v. ce mot A). Elle ouvrit tous les flacons d'odeur et se pommada les cheveux abondamment (Flaub.,Éduc. sent., t.1, 1869, p.122). ♦ [P. méton. du compl. d'obj.] Ma mère me fit faire ma toilette avec plus de soin que de coutume, me coiffa et me pommada, et, de moi-même, je me remis de la pommade (A. France,Pt Pierre, 1918, p.229).Empl. pronom. réfl. Désirée riait à la voir se pommader avec tant de soin et se frotter les oreilles avec du savon (Huysmans,Soeurs Vatard, 1879, p.54). − Part. passé et/ou adj. Moustache pommadée à la hongroise. Des cheveux rebroussés et très pommadés (Goncourt,Journal, 1864, p.55).V. bécotage ex. 2. ♦ [P. méton. du déterminé] J'aperçois un beau jeune garçon frisé, lingé, pommadé, peint et poudré (Renard,Journal, 1895, p.266).Empl. subst. masc. sing. à valeur de neutre. Ainsi voyons-nous l'adolescent, dans sa crise d'opposition, passer de l'hirsute au pommadé, par le même mouvement psychologique (Mounier,Traité caract., 1946, p.585). B. − Argot 1. Battre. Synon. peigner.Le fat (...) attrapa cette apostrophe en plein bec: −On va te pommader! Et là-dessus, sans onguents ni cosmétiques d'aucune espèce, «le coiffeur» opéra (Cladel,Ompdrailles, 1879, p.56). 2. Flatter, amadouer. (Ds Larch. 1880, Delvau 1883). Synon. passer de la pommade (à qqn) (v. pommade A). Prononc. et Orth.: [pɔmade], (il) pommade [pɔmad], homon. pommade. Att. ds Ac. dep. 1762. Étymol. et Hist. 1. 1581 «enduire de pommade» (Th. Sébillet, Paradoxe contre l'amour, p.284: Tes mains [...] pommadees); 2. 1867 au fig. (Delvau: Pommader, v. a. Amadouer, peloter). Dér. de pommade*; dés. -er. Fréq. abs. littér.: 49. Bbg. Quem. DDL t.6. |