| POLITISER, verbe trans. [Corresp. à politique1I B] A.− Politiser qqc.Donner à quelque chose un caractère, un contenu, une portée politique. Politiser un débat, des élections. Il ne faut jamais dramatiser ou politiser des questions sportives (Paris-Match,4 mai 1968ds Gilb. 1980). B.− Politiser qqn.Donner à quelqu'un une formation politique, l'engager dans une action de type politique. Ce phénomène universel, ou en passe de l'être, est exploité pour dépolitiser (par le confort) ou politiser (par la contagion affective) et, dans tous les cas, pour distraire et, s'il se peut, aliéner les foules (Hist. spect.,1965, p. 16). − Empl. pronom. réfl. Alors, l'armée en Algérie se « politisera » de plus en plus, ce qui signifie que le fascisme ne sera plus seulement à nos portes (Mauriac, Nouv. Bloc-Notes,1961, p. 134). Prononc. : [pɔlitize], (il) politise [pɔliti:z]. Étymol. et Hist. 1936 politiser (H. Lichtenberger, L'Allemagne nouvelle, 271 ds Fonds Barbier). Dér. de politique2*; suff. -iser* substitué à -ique. DÉR. Politisation, subst. fém.Action de politiser ou de se politiser; résultat de cette action. a) [Corresp. à politiser A] Les bons apôtres s'indignent de la « politisation » des élections municipales (Combat,26 avr. 1953, p. 1, col. 1).Le bipartisme loin de présenter seulement des avantages, paraît pouvoir comporter aussi dans notre pays de graves inconvénients : la politisation systématique de problèmes techniques peut conduire à la division du pays en deux grands blocs partisans et à la tentation du « système des dépouilles » dans la fonction publique (Belorgey, Gouvern. et admin. Fr.,1967, p. 20).b) [Corresp. à politiser B] L'aide des pouvoirs publics aux associations de tourisme social s'est poursuivie malgré la guerre et les vicissitudes qu'ont connues ces groupements, toujours exposés au risque de politisation (Jocard, Tour, et action État,1966, p. 270).Le danger de cette « politisation », c'est que les syndicats y perdent leur indépendance, leur allant, leur initiative, et finalement leur auréole et leur empire sur les masses (Traité sociol.,1967, p. 490).− [pɔlitizasjɔ
̃]. − 1reattest. 1929 (A. Koyré, La Philosophie et le problème national en Russie au début du XIXesiècle, p. 149 ds Quem. DDL t. 7); de politique2, suff. -isation (v. -iser et -tion) substitué à -ique. BBG. − Dub. Dér. 1962, p. 34 (s.v. politisation); 57. − Maulnier (Th.). Le Sens des mots. Paris, 1976, pp. 177-178 (s.v. politisation). − Quem. DDL t. 3. |