| POLIMENT, adv. A. − Vx. D'une manière raffinée, élégante. On s'étonnait, devant M. d'Andilly, qu'un jeune homme comme le docteur, qui ne faisait qu'à peine de sortir des écoles et sans aucun usage du monde, eût pu écrire si bien et si poliment; M. d'Andilly répondit qu'il n'y avait point lieu de s'en étonner, et qu'il parlait simplement la langue de sa maison (Sainte-Beuve, Port-Royal, t.2, 1842, p.63). B. − Avec courtoisie, conformément aux bonnes manières. Anton. impoliment.Applaudir, saluer qqn poliment; demander qqc. poliment; refuser poliment; parler à qqn, se présenter poliment; un air poliment insultant. Vous ne dansez pas mal, dit-il poliment. −Je danse comme un veau; mais je m'en fous: je n'aime pas danser (Beauvoir, Mandarins, 1954, p.18): . Ne vous impatientez pas, mon ami, dit Mme Chantelouve, derrière le rideau, je suis si longue! Grossièrement, il pensa: je voudrais que tu déguerpisses; −et, tout haut, poliment, il lui demanda si elle n'avait pas besoin de ses services.
Huysmans, Là-bas, t.2, 1891, p.48. − En partic. Avec une certaine réserve. Il étala son idéologie vague. Les deux autres l'écoutaient poliment, avec un petit sourire intérieur (Rolland, J.-Chr., Maison, 1909, p.1035). Prononc. et Orth.: [pɔlimɑ
̃]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. xves. [date ms.] poliement «d'une manière élégante, polie» (Evrart de Conty, Probl. d'Arist., B.N. 210, fo233c ds Gdf.). Dér. de poli*; suff. -ment2*. Cf. le m. fr. poliement «de manière à être lisse, poli» avril 1400 (Christine de Pisan, Livre du dit de Poissy, 1491 ds OEuvres poét., éd. M. Roy, t.2, p.204) −xvies.: 1544 (Scève, Delie, éd. E. Parturier, CCLXXXV, 4: polyment), et politement «élégamment, convenablement» 1496 (Desrey, Charles VIII ds La Curne) −xvies.: 1595, ibid., répertorié par Ac. Compl. 1842. Fréq. abs. littér.: 463. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 513, b) 746; xxes.: a) 798, b) 650. |